Harcèlement sexuel dans les transports: "Il m'arrive de sentir contre moi un pénis qui se durcit"

TEMOIGNAGES - François Hollande qui s'exprime sur les droits des femmes dans le magazine Elle à paraître vendredi, juge le harcèlement dont elles sont victimes "scandaleusement banalisé" : "aucun geste ne doit rester sans réponse", dit-il. RMC a rencontré des victimes de harcèlement sexuel dans le métro.
Les harcèlements verbaux ou physiques que subissent les femmes représentent "un phénomène de masse qui doit être regardé en face car il atteint les principes mêmes de la vie en commun", a déclaré François Hollande dans le magazine Elle, s'exprimant à quelques jours de la journée mondiale de la Femme et pour la première fois dans un magazine féminin. Il juge aussi le harcèlement dont sont victimes les femmes "scandaleusement banalisé" : "aucun geste ne doit rester sans réponse", annonce-t-il.
"Une main aux fesses en sortant"
Un premier plan de lutte avait été dévoilé début novembre. François Hollande se dit prêt à passer par la loi si nécessaire et à renforcer la campagne de communication lancée il y a quelques mois. "S’il faut changer la loi pour que des sanctions soient effectivement prononcées, j’y suis prêt". Il faut dire que selon une étude publiée en 2015, 100% des femmes se disent victimes de harcèlement sexuel dans les transports en communs à Paris.
Ainsi, le métro à l'heure de pointe, quand les rames sont bondées, est le pire moment pour Léa, rencontrée par RMC: "Cela m'arrive souvent de me retrouver collée à quelqu'un et de sentir contre moi un pénis qui se durcit à côté". Et d'ajouter: "Ce qui est le plus fréquent, c'est ce qui est le plus subtil à savoir quand la personne passe pour sortir et met une petite main aux fesses".
"Les dépôts de plainte sont encore trop faibles"
Pour autant, elle n'est jamais allée voir les policiers ou les agents de sécurité de la RAPT: "Sinon, on irait toutes les semaines porter plainte". "C'est vrai que je ne prends pas trop ça comme une agression quand c'est un peu discret", avoue-t-elle. Sarah aussi se dit régulièrement victime de gestes déplacés dans le métro: "Dans des cas comme ça, il faut vraiment montrer que l'on fait qu'un contre cette personne-là. C'est pour cela que je fais appel aux gens plutôt que de porter plainte au tribunal".
Le problème est là: en l'absence de plainte la police ne peut pas enquêter. "Les dépôts de plainte sont encore extrêmement faibles, confirme Claire Serre-Combe, porte-parole d'Osez le féminisme. Ils surviennent quand il y a vraiment des faits très graves. On est donc dans un système d'impunité totale". Selon la Préfecture de Police de Paris, 114 affaires mettant en cause une vingtaine de frotteurs ont été élucidées en 2015. Et mi-janvier, un frotteur a été condamné à deux ans de prison.
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