Hommages perturbés par des nationalistes à Bruxelles: "C'est la honte !"

REPORTAGE - Les hommages aux victimes des attentats de Bruxelles ont été perturbés dimanche par des manifestants nationalistes sur la place transformée en mémorial dans la capitale belge, alors que les opérations antiterroristes se sont poursuivies avec de nouvelles arrestations.
L’ambiance était bon enfant jusqu'à 14 h 45... A ce moment-là, tout a basculé. Ce dimanche, place de la Bourse à Bruxelles, près de 500 personnes étaient venues prier, chanter, déposer des bougies en hommage aux 28 victimes et 350 blessés des attentats du 22 mars dans la capitale belge. Quand, précédés d’une voiture de police, 450 hooligans, habillés en noir et cagoules sur la tête pour certains, ont fait irruption au milieu de la place en hurlant des slogans racistes et anti-musulmans.
"Je suis atterrée"
Isabelle, une Bruxelloise venue se recueillir, a assisté impuissante à leur démonstration de force. "Je suis atterrée, confie-t-elle. Ils ont pris possession des marches, tel un commando. La personne avec qui j'étais voulait absolument partir mais pour moi c'est trop facile de partir et de leur laisser la place". Venu aussi pour se recueillir, Harold fait part de sa colère. "C'est honteux ce qui se passe ! Dans les manifestations dans les autres pays touchés par le terrorisme, on n'a pas vu ça ! C'est la honte !", ne décolère-t-il pas.
"Les images que l'on a vu de Paris étaient des images de paix mais, ici, à Bruxelles, des gens sont venus pour tenter d'activer la haine. Ces fascistes n'ont pas leur place ici", ajoute-t-il. Si, progressivement, la police a délogé les nationalistes des marches avant de les contenir au centre de la place, il était déjà trop tard selon Sofia.
"Ils n'ont pas leur place ici"
"C'est scandaleux que notre gouvernement laisse passer une chose pareille, dénonce-t-elle. Notre rassemblement a été annulé et voilà que les fachos, les racistes (sic), viennent. Comment osent-ils? Ils n'ont pas leur place ici. C'est scandaleux." Les hooligans ont finalement été évacués sous les jets des canons à eau de la police. Et peu à peu le calme est revenu. Les passants remettent de l'ordre dans les fleurs et les bougies du mémorial. De quoi redonner le sourire à Loïc.
"On a essayé de nous confisquer notre rassemblement et maintenant nous sommes soulagés de voir que l'unité reprend le dessus. Il y a eu une parenthèse vraiment malheureuse, de la provocation mais l'unité reste et c'est ça le plus important", déclare-t-il alors qu'à ses côtés des Bruxellois ont improvisé une chaîne humaine pour faire barrage à la haine...
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