"Il faut aller à l'affrontement": quand les GG s'écharpent sur les violences à Moirans

La police a-t-elle fait preuve de laxisme envers les gens du voyage qui ont participé aux violences de Moirans, mardi ? Ou les forces de l'ordre ont-elles bien fait de ne pas jeter encore de l'huile sur le feu ? Les avis étaient partagés ce mercredi dans les Grandes Gueules sur RMC.
Modération nécessaire ou laxisme généralisé ? Les Grandes Gueules ont réagi ce mercredi aux violences de la veille à Moirans, dans l'Isère. Voitures brûlées, quartier de la gare saccagé, trafic interrompu, personnel de la mairie évacué, début de mutinerie à la prison d'Aiton… Riverains et élus ont évoqué "de véritables scènes de guerre civile". Beaucoup s'étonnent d'ailleurs qu'il n'y ait eu jusqu'à maintenant aucune interpellation, alors que Manuel Valls tweetait dès mardi soir que ces violences "n'appelait qu'une seule réponse: la fermeté et le rétablissement de l'ordre républicain". Le Premier ministre qui assure ce mercredi que les auteurs des violences seraient "implacablement recherchés et poursuivis en justice".
Face aux violences inadmissibles commises à #Moirans, une seule réponse : la fermeté et le rétablissement de l'ordre républicain. MV
— Manuel Valls (@manuelvalls) 20 Octobre 2015
"Ils cassent tout et on ne leur dit rien !"
Mais pour la grande gueule Johnny Blanc, la police, commandée par les autorités, a fait preuve de laxisme. "Chaque fois qu'il y a un évènement la police n'intervient pas parce qu'elle a l'ordre de ne pas intervenir, estime le fromager. On préfère rester en retrait en essayant d'encadrer la situation". Il a fait un parallèle avec la gestion des violences commises par des salariés d'Air France contre des cadres de la compagnie en début de mois. "Expliquez-moi pourquoi on va chercher cinq pères de famille à 6h du matin pour deux chemises arrachées, là les mecs brûlent et cassent tout et on ne leur dit rien. S'il n'y a pas deux poids deux mesures, pourquoi on ne les a pas interpellés ce matin ?", interroge Johnny Blanc.
"Maintenir l'ordre ça demande de la subtilité"
Au contraire, pour la grande gueule Françoise Degois, les policiers ont su faire preuve de pragmatisme en évitant que la situation ne dégénère encore plus. "La sagesse des forces de l'ordre c'est aussi de ne pas jeter de l'huile sur le feu. Mais je ne pense pas qu'il y ait un laxisme parce que ce sont des gens du voyage. Maintenir l'ordre public dans une grande démocratie, ce n'est pas aussi simple que ça, et ça demande de la subtilité. La subtilité ce n'est pas du laxisme. On ne rentre pas dedans (sic) comme la police anti-émeutes à Pékin ou en Russie, dans les états totalitaires".
"Vous voulez sortir vous battre ?"
"C'est tellement subtil qu'on ne fait plus rien, rétorque Johnny Blanc. Faut arrêter, il faut aller à l'affrontement ! Regarde ce que pensent les gens dans la rue. Vous êtes tous surpris que le FN fasse 35%, bientôt 40%, mais continuons. Aujourd'hui on a un système qui ne marche pas, mais il ne faut rien changer !", ironise la grande gueule.
"Est-ce que vous voulez sortir vous battre ?", sourit Fatima Aït Bounoua. Rassurez-vous, il n'en sera rien, évidemment.