"Il faut que la classe politique considère que les travailleuses du sexe aussi ont le droit à la sécurité", demande le Strass

Un an après l'assassinat de Vanesa Campos, le Strass estime que le nombre d'agressions est en augmentation. Selon le syndicat, c'est la loi de 2016 sur la pénalisation des clients qui est en cause.
C'était il y a un an. Dans la nuit du 16 au 17 août 2018, Vanesa Campos, travailleuse du sexe transgenre, est morte assassinée dans le bois de Boulogne. Le Strass, syndicat du travail du sexe, organise aujourd'hui une marche en sa mémoire au Bois de Boulogne. Une marche pour dénoncer également la lenteur de la justice et appeler à la reconnaissance de leurs droits.
Prostituée transgenre de 36 ans, arrivée du Pérou en 2016, Vanesa Campos a été tuée d'une balle dans le thorax. L'arme avait été volée à un policier/client qui n'a pas signalé que son arme avait été dérobée. Le principal suspect a été arrêté en janvier en Allemagne, après plusieurs mois de cavale. En plus de ce suspect, neuf autres personnes ont été mises en examen et incarcérées dans cette enquête, selon une source proche des investigations.
Les agressions en hausse selon le Strass
Thierry Schaffauser est coordinateur national du Strass. Pour lui, l'un des principaux problèmes vient de la loi de 2016 sur la pénalisation des clients.
"Chaque mesure de pénalisation crée des phénomènes de déplacements dans des endroits plus reculés, dans des endroits plus dangereux où on ne peut pas appeler à l’aide. Pour le cas de Vanessa Campos, elle s’est retrouvée dans un endroit où avant 2016, personne n’allait travailler. Il y a des personnes qui sont quotidiennement agressées. On a l’impression qu’il n’y a pas une considération de la mesure de l’urgence que cela représente, mais il y a quand même des vies qui sont en jeu. Il faut que les gens, la société et la classe politique considère que les travailleuses du sexe aussi ont le droit à la sécurité, que c’est un droit pour tous les citoyens et qu’on fait aussi parti de la société", indique-t-il.
Selon un décompte de l'Agence France-Presse, près d'une dizaine de prostitués ont trouvé la mort au bois de Boulogne depuis 2013. Mais les chiffres ne sont pas forcément précis, car nombre d'agressions sont passées sous silence. Les agressions de clients ou présumés tels sont en augmentation ces derniers mois selon le Strass.
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