"Il y a urgence": les restaurateurs franciliens appellent le gouvernement à accélérer la réouverture de leurs établissements

Un conseil de défense se déroule ce vendredi matin à 11 heures pour parler du déconfinement avant la prise de parole d'Emmanuel Macron dimanche soir. Il y a une profession qui attend les nouvelles mesures avec impatience: les restaurateurs, et principalement les restaurateurs franciliens.
30% de l’activité de l’hôtellerie et de la restauration en France est en Ile-de-France. Pourtant, eux seuls, sont encore contraints aujourd'hui de laisser les clients à l'extérieur. Zone orange oblige, l'intérieur des restaurants parisiens est normalement inaccessible.
En début de semaine, une première lueur d'espoir pour les restaurateurs, les mots de Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat chargé du tourisme, qui a laissé entendre que les établissements pourraient rouvrir un peu plus tôt que le 22 juin, date fixée jusqu'à présent.
Car il existe une vraie impatience chez les restaurateurs, et ce, pour de nombreuses raisons. Sous un ciel menaçant, ce jeudi soir Laurent Fréchet, restaurateur parisien, se désespérait de voir sa terrasse se vider: "Il y a du vent, les premières gouttes, ce soir on ne travaillera pas".
"Plusieurs milliers d'entreprises pourraient être sauvegardées"
Il est donc urgent de desserer l'étau, de permettre l'accueil de client dans les restaurant, parce que jusqu'ici, même en terrasse ils ne sont pas au rendez-vous: "Ce serait un signe très fort. Pour l'instant, je crois qu'une partie de la population considère que les restaurants franciliens sont encore fermés puisqu'ils n'ont que leur terrasse".
Laurent a malgré tout bien conscience que ce serait potentiellement une ouverture à minima, a cause des distanciation social, mais ce n'est pas grave: "Aujourd'hui, on ouvre avec 10% de capacité, ce n'est absolument pas rentable. Demain, si on nous laisse ouvrir l'intérieur de nos restaurants, on sera à 50% de nos capacités. C'est toujours pas rentable mais les pertes seront évidemment moins fortes".
Accélérer le déconfinement, permettrait de sauver de nombreuses entreprises, c'est aussi l'analyse de Thibault Lanxade vice-président du Medef: "Quelques jours de plus qui pourraient être mis en oeuvre, ce sont des fonds propres qui vont être renforcés, du chiffre d'affaire qui va revenir, on peut parler de plusieurs milliers d'entreprises qui pourraient être sauvegardées".
"On est à peine à 10% du chiffre d'affaire"
D'autant plus important que pour les restaurants parisiens, juillet et août correspond à la basse saison, surtout sans touristes étrangers. 15 jours pleins en juin, permettrait de sauver un peu les dégâts.
Même constat pour Didier Desert, maître restaurateur et propriétaire de l'Ambassade d'Auvergne à Paris et invité de Jean-Jacques Bourdin ce vendredi. Il lance un appel au gouvernement pour prendre rapidement une décision sur la réouverture de l'ensemble des établissements.
"On est à peine à 10% du chiffre d'affaire (...) Il y a urgence d'ouvrir et à ce qu'on soit traités comme tout le monde (...) Je pense qu'une partie de la clientèle a toujours peur et d'autres n'ont pas retrouvé ce plaisir d'aller au restaurant. On appelle le gouvernement pour qu'il prenne une sage décision le plus vite possible et on appelle nos clients à venir nous retrouver".
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