"Le droit de vivre dignement de leur métier": la bagarre des agriculteurs pour le prix du lait

Le prix du lait est symptomatique de ce combat. Un prix qui prendrait en compte les coûts de production, dont la rémunération de l’éleveur, se situerait au moins à 39 centimes d’euros par litre, selon les agriculteurs. Alors qu'en 2020, le prix payé tourne autour de 32 centimes.

De nombreuses actions symboliques, sans violence, menées ces derniers jours par des syndicats d'agriculteurs, dans les départements, pour protester contre les prix à l'achat des matières premières, toujours trop faibles selon eux.

Romain Déléris, agriculteur de l’Aveyron, a fait les comptes, et ils ne sont pas bons. En 2020, le prix de vente de son lait a diminué. Alors que la loi Egalim de 2018 devait lui permettre, comme à ses collègues, de mieux se rémunérer. “On investit moins et on gagne moins bien sa vie”, indique-t-il. 

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Une forme d'injustice que dénonce le président des jeunes agriculteurs en Aveyron.

“Les agriculteurs ont montré toute leur importance pendant le confinement donc ils ont le droit aussi à vivre dignement de leur métier et avoir une juste rémunération du travail qu’ils fournissent”, assure-t-il. 

Des marges trop faibles

Et la situation est nationale. Alexandre Castrec est éleveur laitier et président des jeunes agriculteurs du Finistère. Alors que les négociations annuelles entre distributeurs et transformateurs se tiennent jusqu'à la fin février, il attend des grandes et moyennes surfaces qu'elles fassent un effort, en cette période si particulière.

“Pendant le Covid, les gens continuent à manger donc normalement, ils devront faire une bonne année quand même. Je ne vois pas pourquoi ce serait encore à nous de renier sur nos marges alors qu’elles sont déjà très faibles”, pointe-t-il. 

De nouvelles actions de terrains sont prévues la semaine prochaine à l'initiative des syndicats nationaux pour sensibiliser les consommateurs à une plus juste rémunération des producteurs de lait.