Incendie dans un élevage de poulets en Normandie: le ministre dénonce des "attaques intolérables"

Mardi, des bâtiments d'un élevage de poulets dans l'Orne ont été la proie des flammes. Des inscriptions "assassins" et "camp de la mort" ont été découvertes.
Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a vivement condamné mercredi l'incendie criminel qui a ravagé mardi un élevage hors sol de volailles dans l'Orne et déploré la multiplication de ce type d'"attaques".
"Je veux dire clairement la condamnation par l'Etat de ce genre d'actes qui sont intolérables (...) On peut être en désaccord. On peut avoir envie de manger de la viande ou pas manger de la viande. Ce n'est pas le sujet", a martelé le ministre devant les hangars partis en fumée dans la nuit de lundi à mardi à Normandel, dans l'Orne.
Sur certains bâtiments de cet élevage des tags "assassins" "camp de la mort" ont été relevés. Les bâtiments étaient vides au moment de l'incendie. Selon le parquet d'Alençon qui a ouvert une enquête de flagrance, la "thèse accidentelle est exclue" dans cette affaire.
"Il y a de plus en plus d'attaques contre les agriculteurs, ce qu'on appelle l'agribashing, qui sont inacceptables mais des actes comme celui là dépassent les bornes", a ajouté le ministre. Des "observatoires contre l'agribashing" sont "mis en place dans plusieurs départements en France, a précisé le ministre. "Il y a des militants extrémistes qui veulent changer notre civilisation, changer notre société, qu'il n'y ait plus d'élevage. Sauf que (...) s'il n'y avait plus d'agriculture, que feraient les bobos des villes le week-end ? Il ne viendrait plus se promener, il y aurait des friches partout", a ajouté M. Guillaume.
"La présence d'effraction dans deux des bâtiments et la présence de tags revendicatifs sur deux des trois bâtiments permettent en l'état d'exclure la thèse accidentelle. L'enquête se poursuit pour identifier les auteurs de cet acte criminel", a déclaré François Coudert, procureur de la République d'Alençon
Le préjudice se monte à plusieurs centaines de milliers d'euros et les exploitants attendaient l'arrivée de 8.000 dindes et 20.000 poulets. L'incendie s'est déclenché à 2h30 mardi matin dans trois bâtiments vides, en attente de poussins. Les inscriptions avaient été peintes en noir sur les bâtiments incendiés.