Injures antisémites visant Miss Provence: "La diffusion de la haine est le modèle économique de Twitter", martèle Alain Jakubowicz

Après les insultes antisémites visant Miss Provence samedi dernier, maître Alain Jakubowicz s'en prend à Twitter qui, selon lui, n'a aucun intérêt à supprimer ce genre de commentaires racistes.
Le week-end dernier, Miss Provence a été la cible d’injures racistes et antisémites. Des insultes largement relayées sur Twitter. Pour Maître Alain Jakubowicz, "on a l’impression que c’est un éternel recommencement".
"Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’on finisse par être étonné, ajoute-t-il. C’est devenu quelque chose de totalement naturel. La question qui vient à se poser est si cette jeune fille n’avait pas été Dauphine ou même candidate à Miss France, est-ce qu’on en aurait parlé ?"
L’avocat rappelle que "des April Benayoum, il y en a des centaines chaque jour en France dans la plus grande indifférence. Le véritable sujet, il est là. Le racisme et l’antisémitisme sont des mots d’autant immémoriaux qu’on n'arrivera pas à l’éradiquer".
"Les saloperies qui sont proférées se diffusent comme un virus"
Pour lui, les autorités et le gouvernement doivent être plus sévère et prennent plus les choses en main. "Si l’ambition est de dire "stop au racisme", "stop à l’antisémitisme", ce n’est pas comme ça qu’on va y arriver, dit-il. Il faut trouver d’autres solutions et notamment s’attaquer à ceux qui répandent cette haine".
"Je disais que le racisme et l’antisémitisme, on le trouve au café du commerce. Sauf que, quand ça se passe au café du commerce, ça reste au café du commerce. Aujourd’hui, on a un amplificateur à l’échelle de la planète ou en tout cas de notre pays. Les saloperies qui sont proférées se diffusent comme un virus et viennent exciter d’autres personnes qui veulent provoquer de la même façon. Et, à ce moment-là, on arrive à saturation. C’est un virus. Twitter, ce grand café du commerce, n’est pas confiné. Il continue malgré le virus et ils diffusent d’autres virus. C’est ça le mal que l’on a devant nous".
"La diffusion de la haine est le modèle économique de Twitter"
Alors, quelles sont les solutions pour venir à bout de ce racisme répandu sans contrôle sur le réseau social ? Alain Jakubowicz révèle que "on a des relations actuellement avec Twitter. La diffusion de la haine est le modèle économique de Twitter. Je crains que nous n’arrivions que par des mesures de force et de rétorsion parce que c’est leur modèle économique".
"Plus on provoque, plus on est dans la haine, plus on a de twittos et mieux ça marche. C’est le fonds de commerce de la haine", pense l'avocat.
"Les politiques doivent prendre leurs responsabilités"
"Il faut exiger une véritable modération qui existe sur d’autres plateformes. Ça fait des années et on en a assez. On a envoyé une procédure en référé dont on a peu parlé. On ne se laissera pas faire, rappelle Alain Jakubowicz. Il faut que tous les politiques prennent leurs responsabilités jusqu’au bout. Ils ont une des solutions du problème".
"Tout n’est qu’une question de moyen. Sur Instagram, dès que vous montrez le début d’un sein, la photo est supprimée. Sur Twitter, quand vous dites qu'Hitler a oublié Miss Provence et aurait dû l’exterminer, là, ça passe. Une fois que vous avez dit ça, vous avez dit ça".
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