Interne de médecine suspecté de jihadisme: ses collègues de la Timone sous le choc

RMC a pu recueillir les réactions des collègues de l'interne de médecine de l'hôpital de la Timone, à Marseille, suspecté de jihadisme après avoir été arrêté en Turquie peu avant Noël. Ils le décrivent tous comme quelqu'un en retrait mais brillant, qui "détonnait par son style".
"Un profil très inquiétant ". Voilà, comment les enquêteurs décrivent le jeune homme toujours entendu dans les locaux de l'anti-terrorisme à Levallois-Perret, près de Paris. Arrêté en Turquie quelques jours avant Noël et renvoyé en France, il est garde à vue depuis le 25 décembre. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir voulu rejoindre un groupe terroriste en Syrie ou en Irak. Âgé de 29 ans, ce Français fiché S et surveillé après des messages faisant l'apologie du terrorisme sur les réseaux sociaux, était interne à l'Hôpital de la Timone de Marseille avant de disparaitre en octobre dernier.
"Des facultés au-dessus de la norme"
A l’hôpital de la Timone, ceux qui l’ont côtoyé sont sous le choc. Certains ont accepté de témoigner anonymement sur RMC. Tous parlent d'un étudiant brillant, mais pas comme les autres. "Il avait un accent parisien un peu lascar et un style vestimentaire qui détonnait. Il ne collait pas à l'image classique que l'on attend d'un interne de chirurgie orthopédique. De ne pas être comme tout le monde, ça le rendait au contraire très sympathique. Il faisait toujours son boulot, et bien. C'était un très bon interne qui connaissait beaucoup de choses dans son domaine", explique un médecin.
"Il avait un côté nonchalant et je-m'en-foutiste qu'on trouvait très dommage parce qu'il avait des facultés au-dessus de la norme. Sous ses airs de quelqu'un qui paraît à la masse, c'est quelqu'un qui marque. Il est complètement au fait de tout et était très doué de ses mains", ajoute cet ancien chef de garde.
"Infester les circuits d'eau, mettre le feu au système d'oxygénation…"
Tous assurent que, s'il restait à l'écart des autres, l'étudiant soupçonné de terrorisme n'a jamais tenus de propos extrémistes ou idéologiques. Ce qui n'empêche pas aujourd'hui ce professeur d'imaginer les dégâts qu'il aurait pu causer s'il avait décidé une action au sein de l'établissement. "S'il avait voulu commettre quelque chose de répréhensible ici, il aurait pu le faire sans souci: infester les circuits d'eau, mettre le feu au système d'oxygénation… Il aurait pu créer un véritable problème à l'hôpital. Mais je ne le voyais pas faire ça, il aimait son travail et le faisait bien".
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