IST

Peut-on attraper des IST lors d’une fellation ou d’un cunnilingus ?
Brigitte Lahaie : Jean-François Dailloux, peut-on attraper des IST lors d’une fellation ou d’un cunnilingus ? Alors oui bien sûr.
Jean-François Dailloux : Oui bien sûr. Les différentes IST sont : le VIH qui va donc donner le SIDA
B.L : Enfin par la fellation et le cuni, le SIDA pas vraiment
J.F.D : Y a très peu de risques.
B.L : Disons-le ce n’est pas une pratique à grand risque pour le SIDA après il y a beaucoup d’autres… Syphilis, Herpes, etc.
J.F.D : Hépatite et puis aussi la lympho granulomatose qu’on observe beaucoup dans les milieux gays.
B.L : Et la grippe ?
J.F.D : Je ne suis pas sûr que la grippe se trouve sur la verge ou sur la vulve mais bon en s’embrassant oui absolument.
B.L : Non mais je crois encore une fois que la fellation et le cunnilingus sont des pratiques à moindre risque, mais maintenant dès qu’on est dans une relation corps à corps les risques sont là, donc c’est à chacun de juger.
J.F.D : Oui et on le voit puisqu’à partir du moment où les gens ne font que des fellations, et qu’ils ne prennent pas d’autres risques c’est-à-dire de pénétration, on voit réapparaître la syphilis. Ça n’engage que moi mais les gens disent « comment ça se fait je mettais protéger etc », je pense que les gens ne se sont pas protéger et n’osent pas le dire quand ils ont eu le virus du VIH avec des relations anales ou vaginales.
Quels sont les risques lors d'un rapport non-protégé ?
Brigitte Lahaie : Philippe Arlin c’est l’heure d’ouvrir la boîte à questions, que risque-t-on d’attraper si on a un rapport non protégé ?
Philippe Arlin : Beaucoup de choses, du plaisir en premier c’est quand même ce que je souhaite à tout le monde, mais toute la cohorte des IST et quand je dis la cohorte des IST on va pas faire la liste mais elle est longue de toute ces maladies qui sont par définition des infections sexuellement transmissibles donc ça va des simples brûlures, des champignons, des mycoses, mais ça va après sur des maladies qui sont plus graves jusque ça peut être le SIDA, la syphilis voilà. Mais y a pas que sur les rapports non protégés, faut savoir aussi que quand on parle de rapports non protégés c’est une chose, mais qu’en terme d’IST la fellation est très bien placée pour transmettre énormément de choses, faut savoir aussi que le jeu avec le doigt n’est pas forcément anodin. Donc si on ne fait pas attention un minimum, y a beaucoup de choses qui peuvent être transmises, plus ou moins graves encore une fois, y a des IST qui pour la plupart se soignent très bien, ce qui est important de répéter c’est qu’une IST ne se soigne jamais seul, ça se soigne avec son ou sa partenaire puisque évidemment il faut éviter la recontamination parce que si un se soigne et recontamine l’autre, enfin et est recontaminé par l’autre et bien le problème se pose. Donc quand il y a un souci quel que soit celui qui en souffre on consulte à deux ou en tout cas on demande à son médecin un traitement pour les deux. Encore beaucoup de médecins oublient de prescrire pour les deux partenaires et donc on a des mycoses récidivantes, on a des tas de problèmes comme ça qui s’installent parce que bien évidemment la source du problème n’étant pas soigné.
B.L : Voilà donc en règle générale mieux vaut quand on ne connaît pas son partenaire, utiliser le préservatif, c’est une sécurité et ça évite bien des tracas.
P.A : Oui c’est tout, enfin c’est tout simple non. Si c’était tout simple je crois que plus en mettraient mais ça reste une idée qu’il ne faut pas oublier et n’est pas valable que pour le SIDA, elle est valable pour beaucoup de maladies qui sont quand même très handicapantes si on ne fait pas attention.
B.L : Exactement.
Peut-on attraper une IST via un sextoy ? Comment le nettoyer ?
Brigitte Lahaie : Tout de suite on ouvre la boîte à questions, Sylvain Mimoun risque-t-on ou pas d’attraper des IST ou des mycoses avec un jouet intime et avec quoi dois-t-on nettoyer ce jouet ?
Sylvain Mimoun : Alors on peut en attraper bien entendu, de toutes façons toutce qu’on introduit et on peut transmettre ce qu’il y a dans ces introductions la et a fortiori même si on est avec qu’une seule partenaire mais qu’on passe de l’anus au vagin, les germes qui sont au niveau de l’anus sont bien dans l’anus mais ne sont pas bien pour le vagin. Donc habituellement quand on le fait avec la verge, il vaut mieux changer de préservatif ou mettre un préservatif si on n’en avait pas au départ. Si on utilise un sextoy ou un godemichet surtout et qu’on introduit dans l’un et dans l’autre de ces orifices là on risque de transmettre ça. Si en plus vous êtes avec plusieurs partenaires, là ça multiplie les risques comme dans les rapports.
B.L : Voilà ça parait plein de bon sens mais c’est bien de le rappeler si vous utilisez un jouet pour deux femmes différentes, vous mettez un préservatif différent ou vous le lavez entre les deux.
S.M : Exactement, quand on fait hors sexualité une échographie ando-vaginale, c’est-à-dire à l’intérieure du vagin sur la sonde de l’échographe on met un préservatif dessus pour que justement il n’y est pas cette transmission-là, donc tous ce qui peut être introduit doit être protégé.
B.L : Quant au jouet vous pouvez le laver à l’eau tout simplement sinon il y a des produits spéciaux.
S.M : Il y a des produits antiseptiques en fait. C’est en fait le produit que les femmes utilisent pour se laver. Il ne faut pas karcheriser que ça soit clair.
B.L : A l’eau de javel.
S.M : A l’eau de javel, il faut simplement nettoyer avec un antiseptique. Les choses se passent bien. Il ne suffit pas de laisser sécher pour que la transmission ne se fasse pas.
B.L : Moi j’ai tendance à dire, vous le lavez à l’eau et vous mettez ensuite l’antiseptique. Vous le séchez et vous mettez l’antiseptique ça sera le plus simple.
Risque-t-on d'attraper des IST dans des toilettes publiques ?
Brigitte Lahaie : La question de jour, Jean-Marc Bohbot, est-ce qu’on risque d’attraper des IST dans les toilettes publiques ? Voilà encore une grande angoisse chez beaucoup d’entre nous.
Jean-Marc Bohbot : Donc, non, non, non et non.
B. L : Voilà, mais on peut quand même y attraper des choses …
J-M. B : Ca dépend ce qu’on y fait dans les toilettes publiques. Mais si l’on y va tout seul et qu’on y va juste pour faire un petit pipi, et bien que ce soit un homme ou une femme, on n’attrape rien. Ces microbes-là ne sautent pas de la cuvette des toilettes, ni dans les vulves, ni dans les canaux urétraux des hommes. Donc c’est non, non, non et non, on n’attrape rien. Même si pendant des années on a entretenu un peu ce mythe, nous médecins, parce qu’on était pour la paix dans les ménages.
B. L : Oui, ça arrangeait bien de dire que c’était dans les toilettes publiques ou dans les piscines aussi.
J-M. B : Oui les piscines aussi, ça se fait beaucoup, les jacuzzis … C’est très à la mode. Malheureusement, non !
B. L : Non, Heureusement !
J-M. B : Oui, mais je veux dire pour les couples …
B. L : Ah oui, il faut trouver une autre explication. Mais tout simplement, je crois que c’est important de le signaler, toutes IST, donc infection sexuellement transmissible, ne peut se transmettre que de muqueuse à muqueuse.
J-M. B : Ca ne se transmet que par contact direct. Contact direct ça peut être un rapport avec pénétration, ça peut être une fellation, ça peut être plus rarement un cunnilingus, mais il faut qu’il y ait un contact avec des muqueuses infectées.
B. L : Donc à partir du moment où l’on n’est pas en contact intime…
J-M. B : Non, et ni les serviettes de toilette, ça il faut le répéter, il n’y a pas besoin de prendre des mesures d’urgence, catastrophiques chez soi, comme faire bouillir son linge comme je l’entends encore souvent, non. Les simples mesures d’hygiène classiques sont parfaitement susceptibles de gérer la situation.
B. L : Tout simplement parce que toutes ces infections qu’on pourrait attraper, elles ne résistent pas à l’air libre.
J-M. B : Ce sont des germes qui sont relativement fragiles et qui disparaissent en quelques minutes à l’air libre donc on n’attrape rien dans les toilettes publiques, ni dans les toilettes privées.
Comment se transmet le VIH ? Une mère séropositive transmet-elle le virus à son bébé ?
Brigitte Lahaie : Comment se transmet le VIH entre la mère séropositive et son enfant ? Philippe Arlin vous avez beaucoup travaillé sur le SIDA, vous êtes apte à répondre à cette question.
Philippe Arlin : Elle se transmet au moment de l’accouchement. Il faut savoir quand même que le risque de transmission en France est extrêmement faible, on arrive à 0.3% si la mère est traitée, c’est-à-dire si elle est sous trithérapie, et si on fait tomber la charge virale, c’est-à-dire la présence du virus dans le sang à un taux quasi indétectable, là on a un risque de transmissions materno-fœtal de 0.3%. Si ce traitement n’est pas là, le risque est environ de 0.6, on est de toute façon en dessous de 3% de risque. Il faut savoir quand même qu’après il y a encore un risque de contamination qui est évidemment par l’allaitement, c’est-à-dire qu’il est absolument impossible pour une mère séropositive d’allaiter son enfant puisque son lait contient du virus, et qu’elle contaminerait son enfant. Ce qui est une des choses qui pose énormément de problèmes dans les pays en voie de développement puisque le lait coûte très cher, donc le meilleur moyen d’élever un enfant, y compris lui transmettre des anticorps pour lutter contre toutes les maladies, c’est l’allaitement. Sauf qu’en cas de VIH l’allaitement est complétement prohibé.
Quelles IST peut-on transmettre par la salive ?
Brigitte Lahaie : La question du jour avec Jean-Marc Bohbot est importante : quelles sont les IST que l’on peut transmettre par la salive ?
Jean-Marc Bohbot : Les IST que l’on peut transmettre par la salive sont essentiellement les hépatites, en particulier l’hépatite B. Pour le VIH, on sait très bien depuis des années que la charge virale est minuscule, donc sans risque particulier. En revanche, il faut être bien clair, lorsque l’on fait une fellation, on peut parfaitement contracter non pas des germes qui se trouvent dans la salive, mais qui se situent dans la gorge. Que ce soit des chlamydias, toutes les IST peuvent se transmettre non pas par la salive, mais par une fellation puisque les germes sont dans la gorge. Donc c’est bien de protéger les fellations.
B L : Pour faire clair, on peut s’embrasser à pleine bouche. Le seul risque c’est l’hépatite B. En revanche il y a plus de risques dans tout ce qui est sexe et bouche.
J-M B : Tout ce qui est pénétration intime, c’est-à-dire : verge dans la gorge. A ce moment-là il y a un risque. Et le « French kiss », c’est-à-dire le baiser profond ne présente pratiquement aucun risque.
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