"J'ai pensé au suicide": l'appel au secours d'un patron de boîte de nuit bretonne sur RMC

Les discothèques de France sont toujours fermées depuis le mois de mars. Et elles pourraient ne rouvrir qu'en juillet ou à l'automne 2021.
Si le monde de la restauration a pu sortir un peu la tête de l'eau le temps de l'été entre deux confinements, il y a un domaine qui craint vraiment de ne pas s'en sortir, celui des discothèques et des établissements de nuit. Car depuis début mars, leur rideau est baissé et les perspective de réouvertures, au printemps au mieux font craindre le pire aux professionnels du secteur.
"Nous sommes dans un état lamentable moralement et physiquement", déplore sur RMC Mike Ludwig, patron de la plus grande boîte de nuit de Bretagne, "Le Tremplin", une discothèque de 3000 m2 à 35 kilomètres de Rennes. "On entend le Premier ministre nous parler d'une réouverture au mois de juillet ou à l'automne 2021, c'est une catastrophe!", déplore-t-il.
"J'ai 22 salariés et l'Etat ne parle jamais du personnel. Des aides vont tomber mais le salaire du gérant, ils n'en parlent pas du tout. Ça fait 25 ans que je suis dans le milieu de la nuit, 25 ans que je cotise et là j'ai zéro revenu depuis le mois de mars. Qui peut tenir avec aucun revenu pendant un an? (...) Il commence à y avoir des suicides. J'ai moi aussi pensé au suicide", révèle Mike Ludwig.
"La lenteur administrative, c'est une catastrophe"
Conséquence, le patron du "Tremplin" a fait une dépression en juillet dernier: "Je suis resté deux semaines et je suis toujours sous traitement", raconte-t-il ajoutant avoir envie de pouvoir rouvrir et travailler. "Qu'on nous fasse confiance notamment avec le protocole sanitaire que nous avons proposé en juillet dernier", ajoute Mike Ludwig.
"Nous sommes les oubliés, la lenteur administrative c'est une catastrophe. les aides pour juin-juillet-août, on les a touché mi-octobre. Les aides de septembre-octobre-novembre, on ne les a toujours pas", déplore-t-il.
Selon le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs, plus de 25.000 personnes se trouvent au chômage partiel et 300 des 1600 établissements français auraient déjà succombé.
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