"J’en appelle aux jeunes médecins!": 7,4 millions de Français vivent dans un désert médical

De plus en plus de français vivent dans un désert médical. C'est l'alerte lancée par l'Association des maires de France et la mutualité française.

Plus d'un Français sur 10 n'a pas de médecin généraliste dans sa commune. 7,4 millions de personnes étaient concernés l'année dernière selon une étude publiée ce mercredi. C'est 1,7 million de plus en 3 ans.

Une désertification médicale qui touche principalement les territoires ruraux. Mais les zones urbaines et péri-urbaines sont désormais également concernées, notamment l'Ile-de-France.

En un an et demi, la région recense 479 médecins en moins, dont 230 généralistes, particulièrement dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis. Des médecins de moins en moins nombreux, alors qu'ils jouent pourtant un rôle central pendant cette crise sanitaire.

"Je vais continuer à rester ici malgré mon souhait de m’arrêter"

A Livry Gargan, par exemple, en Seine-Saint-Denis, la situation est critique: 7 des 21 médecins de la commune vont partir à la retraite l'année prochaine. Et pas facile de trouver des remplaçants.

Les marches pour monter à son cabinet, son bureau, sa table d'auscultation... Jean-Luc Fontenoy les connaît par cœur. A 69 ans, cela fait 40 ans qu'il est médecin ici. Il aurait dû s'arrêter à la fin de l'année, le 31 décembre. Il l'avait même annoncé à ses collègues, mais impossible de trouver un remplaçant.

"Il y en a un qui doit s’installer ailleurs, une qui peut éventuellement mais qui ne peut pas tout de suite. Au bout du compte, je vais continuer à rester ici malgré mon souhait de m’arrêter".

Car pas question d'abandonner ses patients en pleine crise sanitaire: "Les gens ont besoin de beaucoup de conseils, d’être rassurés, entourés. Ce n’est pas vraiment le moment pour le médecin de dire ‘au revoir’, ‘débrouillez-vous, moi je m’en vais’".  

"A chaque fois que je téléphone à un médecin, il n’y a pas de disponibilités"

D'autant trouver un médecin traitant relève parfois déjà du parcours du combattant. Ça fait plusieurs mois que Namjed cherche un docteur pour lui et ses trois enfants: "A chaque fois que je téléphone à un médecin, il n’y a pas de disponibilités. Ils disent non, c’est complet".

Des patients délaissés, des médecins débordés... Pour éviter ça, l'Union régionale des professionnels de santé d'Ile-de-France et son directeur, Alexandre Grenier, tentent de trouver des solutions.

"On a une situation où on est en capacité de trouver des jeunes médecins. Maintenant, installer des médecins ça reste compliqué. On a des locaux qui sont chers donc on s’emploie à les accompagner dans cette démarche avec les collectivités. J’ai bon espoir qu’on arrive à relever le défi. J’en appelle aux jeunes médecins pour qu’ils viennent nous voir".

Et s'il est plutôt confiant pour la médecine générale, il est beaucoup plus inquiet pour certaines spécialités, comme la pédiatrie ou la dermatologie, où là, le nombre de professionnels formés est très insuffisant.