"J'y vais avec ma maman dans mon cœur", la fille de la manifestante tuée en Savoie appelle à poursuivre le mouvement

Alexandrine Mazet est "gilet jaune" depuis le début du mouvement. Mais derrière son engagement, se cache un traumatisme. Elle est la fille de l’une des premières victimes de la crise.
Le 17 novembre, premier jour de la mobilisation, sa mère, Chantal Mazet, jeune retraitée de 63 ans, "gilet jaune" elle aussi, trouve la mort sur un rond-point à Pont-de-Beauvoisin en Savoie.
Depuis, Alexandrine vit un deuil douloureux. Elle n’a pas pu se rendre disponible autant qu’elle l’aurait voulu pour les "gilets jaunes". Car elle s’occupe seule de 29 chevaux dans son centre équestre de trois hectares "L'Isle aux chevaux", à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse.
"Elle nous a appris à ne jamais baisser les bras et à jamais se taire"
Elle travaille 60 heures par semaine, souvent le dimanche, n’a pas de congés et se paye 350 euros par mois. Avec ce maigre salaire, elle doit élever seule sa fille. Elle ne vote pas, ne croit pas en la politique et, malgré le décès de sa mère, veut poursuivre le mouvement des "gilets jaunes".
Sa détermination est intacte et pour la première fois, elle ira manifester à Paris ce samedi pour l’acte 18, "la boule au ventre".
"Je n’y vais pas pour la mémoire de maman. J’y vais avec ma maman dans mon cœur. C’est vrai qu’on est des gens de caractère. Elle nous a appris à ne jamais baisser les bras et à jamais se taire. Ça l’aurait fait sourire de me voir faire le déplacement. Elle aurait été inquiète aussi comme toutes les mamans. C’était important pour moi d’aller au moins une fois à Paris, montrer ma mobilisation. On n’a pas à se taire".
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