"Je n'ai pas mis ma mère à l'Ehpad pour qu'elle soit en taule": privée de visite à cause du coronavirus, elle entame une grève de la faim

Elle estime que les conditions dans lesquelles sa mère est confinée ne sont pas décentes.
Dans les EHPAD, le confinement est très difficile à vivre pour certaines personnes âgées et pour leurs proches. Ces établissements sont très touchés par la crise sanitaire liée au coronavirus. On dénombre 2.189 morts dans les Ehpad et autres établissements depuis le 1er mars.
Sur un tapis de sol posé à même le bitume, Sabrina entame une grève de la faim pour dénoncer l'impossibilité de rendre visite à sa mère depuis le 9 mars dernier.
“Je m’installe là, je ne lâche pas. Je veux voir ma maman. Elle est enfermée dans une chambre de 15 m2, sans soutien psychologique, sans kiné. Ma maman a besoin de marcher, elle n’a personne. Elle va finir à la fin du confinement par être impotente. Et puis nous les familles, on est des pestiférés. On pourrait les laisser descendre au jardin à des horaires spécifique, deux par deux ou trois par trois pour garder la distanciation, mais non”, dénonce-t-elle.
Un référé-liberté déposé
Chaque jour, elle téléphone à Huguette, 80 ans, pour lui remonter le moral et lui donner des nouvelles. Mais cette situation n'est pas tenable pour elle.
“Je n’ai pas mis ma maman à l’Ehpad, pour qu’elle soit en taule et qu’ils me privent d’elle. On a évincé les familles pour ne pas qu’elle réalise l'horreur qui se passe à l’intérieur”, ajoute-t-elle.
Sabrina par le biais de son avocat va déposer un référé-liberté pour rendre visite à sa mère. L'EHPAD explique de son côté appliquer les mesures imposées par l'Etat.
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