"Je ne reconnais plus mon quartier": nouvelle soirée de tension à Dijon entre les communautés tchétchène et maghrébine

Des dizaines de personnes armées étaient rassemblées dans le quartier sensible des Grésilles. Les policiers ont notamment recencés des tirs en l’air, des caméras de vidéo-protection visées, des poubelles et voitures incendiées.
Depuis la fin de semaine dernière, la ville de Dijon est le théâtre d'affrontements très violents, après une série de raids menés par des membres de la communauté tchétchène. Après l'agression d'un jeune homme, mardi dernier, les actes de représailles ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi, avec une attaque d'un commerce du centre-ville.
Trois jours de violences, et lundi encore des rassemblements dans ce quartier des Grésilles. Pour la quatrième soirée consécutive, dans une ville peu habituée à ce genre de trouble, des dizaines de personnes armées de barres de fer et d'armes de poing, dont on ne sait si elles sont factices ou non, se sont rassemblées lundi dans le quartier sensible des Grésilles. Ces hommes cagoulés pour la plupart ont tiré en l'air, détruit des caméras de vidéo-protection et incendié poubelles et véhicules.
En rentrant du travail, Alain faisait l'état des lieux, il vit ici depuis trois ans.
“J’ai vu du feu partout, des voitures brûlées, des gens un peu surexcités et je ne reconnais plus mon quartier. C’est du dépit parce qu’on ne mérite pas ça”, affirme-t-il.
Tout est donc parti il y a une semaine, avec l'agression d'un jeune d'origine tchétchène, ses proches ont voulu le venger, et ça a pris des proportions énormes explique cet habitant du quartier. “C’est un peu la communauté tchétchène contre la communauté maghrébine, c’est dommage. Ce qui crée les conflits c’est surtout l’argent, tous les quartiers pourront dire pareil”, assure-t-il.
Des appels au calme lancés
La communauté maghrébine, qui, lundi soir, a voulu aussi appeler au calme. “On veut que ça s’arrête, on ne veut pas faire la guerre, on ne veut pas de soucis avec eux. On a des parents, des enfants, des frères et sœurs”, indique un homme du quartier au micro de RMC.
Même appel au calme du maire François Rebsamen. L'un de ses adversaires aux municipales Emmanuel Bichot, n'est pas lui pas surpris.
“Ce que nous déplorons, c’est que ce terreau communautaire des trafics et notamment du trafic de drogue, il a pu se développer avec trop de facilité, trop de complaisance jusqu'ici. Et on en arrive après à des guerres de territoire”, affirme-t-il.
Et finalement, lundi soir, le vaste déploiement policier a permis un retour au calme, que les Dijonnais n'avaient pas connu depuis trois jours. Vers 20h30, 60 gendarmes mobiles, une quarantaine de CRS et des renforts de la brigade anticriminalité (BAC), ainsi que du RAID, sont intervenus afin de mettre fin aux violences. "Une centaine d'opposants" se trouvaient alors face aux forces de l'ordre, a indiqué le préfet de Côte d'Or Bernard Schmeltz. L'intervention s'est terminée vers 22h. Quatre personnes ont été interpellées, selon la préfecture.
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