"Je pense déjà à licencier la moitié du personnel": gravement impacté, le secteur touristique attend les annonces d'Edouard Philippe

Le Premier ministre doit évoquer ce jeudi matin des mesures de relances pour le secteur touristique gravement affecté par la pandémie de coronavirus. Il prévoit notamment un plan d'aide de 7 milliards d'euros
Les professionnels du tourisme craignent pour leur avenir dans le Grand-Est, une des régions les plus touchées par l'épidémie de coronavirus. Inquiétude particulièrement forte près de Colmar dans le Haut-Rhin notamment dans le village d'Eguisheim, village préféré des français en 2013 où 850.000 touristes se rendent chaque année.
Les pages du carnet de réservation sont blanches alors que l'hôtel de Philippe Lambert affiche habituellement complet à cette période de l'année: "Tout est gommé tout est vide, il n'y a plus une seule réservation. Depuis début mars il n'y a que des annulations. Les étrangers ont bien sur tous annulés. Les Français vont attendre pour réserver. Est-ce qu'ils vont venir en Alsace, c'est l'autre question".
"On vit du tourisme, alors qu'on est 20 restaurants dans un village de 1600 habitants"
L'autre question aussi, quand ces établissements vont pouvoir rouvrir ? De l'autre coté de la place du village, Bertrand Gelly s'impatiente au milieu de son restaurant tout aussi désert dans lequel il a investi 4 millions d'euros il y a moins d'un an: "Je pense déjà à licencier la moitie de mon personnel. On vit du tourisme, alors qu'on est 20 restaurants dans un village de 1600 habitants. Cela va être une année blanche alors qu'on va être les derniers en rouge sur la carte".
Rouge, la couleur qui risque de faire fuir les touristes explique Jean-Jacques Better, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Haut-Rhin. Selon lui, il faut assouplir la règle des 100 km et rouvrir les frontières: "Avec le Luxembourg, la Belgique, l'Allemagne et la Suisse on peut encore faire une arrière saison pour nous sauver et ne pas mourir mais pas pour rattraper ce qu'on a perdu.
Dans le département 13.000 personnes travaillent dans le secteur du tourisme. Et selon l'Agence régionale du tourisme, les restaurateurs locaux ont perdu 63% de leur chiffre d'affaires.
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