"Je serai marquée à vie par ce que j’ai vécu”: Marion, interne, raconte pourquoi elle n'était pas préparée à faire face à la crise du coronavirus

Selon une étude menée auprès d'internes, 47 % des répondants présentent des symptômes d’anxiété, 18 % des symptômes dépressifs, 29 % des symptômes de stress post-traumatique.
Ils ont subi la crise du coronavirus de plein fouet. En première ligne comme les autres soignants, les internes. Un tiers des internes souffrent de symptômes de stress post-traumatique. C'est l'alerte lancée par l'Intersyndicale nationale des internes vendredi.
Interne depuis quelques mois dans un hôpital parisien, Marion est encore bouleversée par les semaines qu'elle vient de vivre en première ligne face au Covid-19. “Je pense que je serai marqué à vie par ce que j’ai vécu”, indique-t-elle. 60 heures de travail par semaine, une fatigue intense, physique et morale.
“Ce qui a été dur, c’est qu’il y avait beaucoup de décès et on n’était pas préparé à annoncer autant de mauvaises nouvelles”, confie-t-elle.
Face à la solitude des patients
Mais le plus dur pour elle, “c’est le fait qu’on est peu moyens pour essayer de sauver les gens. On a dû faire avec ce qu’on avait. Et si on avait plus de moyens, ce que l’on réclame depuis des mois et des années, ça aurait été différent”, assure l’interne.
Les visites interdites, Marion se retrouve seule avec ses collègues à rassurer les patients.
“C’est difficile de savoir que les gens sont tout seul, qu’ils ne peuvent pas voir leur famille. Ils ne peuvent voir personne à part nous sous un masque, donc ils ne peuvent pas voir nos sourires et malheureusement, on aurait aimé passer plus de temps avec chaque patient”, affirme-t-elle.
Avec le recul des cas, Marion peut souffler un peu. Mais il lui faudra du temps pour réaliser complètement ce qu’elle a vécu.
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