"Je veux que les mesures soient proportionnées et coordonnées": la France craint pour ses travailleurs frontaliers alors que l'Allemagne pourrait fermer ses frontières

La Moselle fortement touchée par les variants, la frontière avec l’Allemagne pourrait fermer. Cela n’aurait pas de sens pour le député de la majorité de Moselle Christophe Arend.
La frontière entre l'Allemagne et la France pourrait fermer côté allemand. Depuis dimanche les autorités fédérales ont en effet décidé de restreindre drastiquement le passage de la frontière, du côté de la République Tchèque et du Tyrol autrichien où les variants du Covid-19 circulent beaucoup. Le même sort pourrait-il être réservé à la frontière française, alors que la Moselle connaît une circulation importante de ces variants? C’est ce que craignent les autorités françaises
Pour tenter de convaincre Berlin de maintenir la frontière ouverte, le ministre de la Santé et le secrétaire d'Etat aux affaires Européennes, Olivier Véran et Clément Beaune, ont écrit hier à leurs homologues allemands, dans un communiqué commun et dans les deux langues, pour expliquer les mesures de précaution prises dans le Grand Est.
"Je suis prêt à concéder plus de contrôles"
Pour l'instant la frontière reste ouverte car la France n'est pas classée en zone de forte incidence; l’accès outre-Rhin est donc toujours possible pour motif impérieux et avec un test PCR négatif. Les conditions sont mêmes allégées pour les frontaliers, mais cela pourrait vite changer si la France change de catégorie. Et cela poserait problème alors qu'une enquête de l'Insee recensait en 2015 45.700 personnes travaillent en Allemagne et vivant en France.
"On estime à 16.000 le nombre de frontaliers en Moselle", précise ce jeudi sur RMC Christophe Arend, député La République en Marche de Moselle, qui va plus loin et plaide pour le maintien des frontières ouvertes même pour faire ses courses. "Je suis prêt à concéder plus de contrôles mais je veux que les mesures soient proportionnées et coordonnées. Je ne veux pas qu'elles soient contre-productives, qu'on oblige un citoyen français ou allemand à faire 20-30 kilomètres pour faire ses achats de première nécessité alors qu'il peut aller les faire à 4 kilomètres en allant de l'autre côté", plaide-t-il.
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