Jean-Guy Talamoni boycotte la venue de Macron: "Notre projet est superbement ignoré par le président"

Le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, estime que le président de la République, attendu jeudi en Corse, ne répond pas aux demandes des habitants de l'île de beauté.
Avant la visite d'Emmanuel Macron en Corse jeudi, des charges explosives découvertes lundi à Bastia, devant deux bâtiments des finances publiques à quelques heures d'intervalle. Aucune des deux charges n'a explosé. La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie des enquêtes sur les deux charges.
Pour l'instant, rien ne permet de faire le lien avec la visite du président, attendu jeudi à Cozzano, un village de montagne situé à 60km d'Ajaccio. Invité de Bourdin direct ce mardi matin sur RMC, le président de l’assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni a confirmé que rien ne permet faire le lien entre les deux événements à cette heure.
"Les charges, ça arrive de temps en temps"
"On ne sait même pas de quoi procèdent ces attentats à l’heure actuelle, les autorités publiques d’état ne disent rien. L’enquête se poursuit, à ce stade nous allons essayer d’en savoir plus en écoutant les informations de la police et du parquet. Les charges, ça arrive de temps en temps, aujourd’hui nous ne sommes même pas sûrs qu’il s’agisse d’une démarche politique."
Emmanuel Macron cherche donc à séduire la Corse cette semaine. Santé, agriculture, fiscalité, déploiement de la 4G partout sur l'Île... Il doit vouloir améliorer de manière concrète le quotidien des Corses. Mais ça commence mal: les dirigeants nationalistes ont décidé de boycotter sa venue. Ce que confirme Jean-Guy Talamoni ce mardi matin sur RMC.
"Ca relève du déni de démocratie"
"Nous avons déclaré que nous n’y allions pas. Depuis, il y a eu une interview dans le journal Corse-Matin, qui annonce un dialogue, mais on ne voit pas la moindre prise en compte du projet qui est le nôtre et qui a été validé par une majorité absolue d’électeurs. C’est inquiétant. Ca fait un an et demi que ce projet est superbement ignoré par le président et par le gouvernement et pour ça relève du déni de démocratie. Ce n’est pas à la hauteur des enjeux."
Ainsi, “sauf élément nouveau” ce boycott sera maintenu pour jeudi. “Nous demandons la justice comme pour les autres îles, pas des avantages.”
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