Jean-Louis Borloo rejette les mises en garde de l'UMP
Jean-Louis Borloo a rejeté mardi les mises en garde de l'UMP sur son éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2012, déclarant qu'il ne se laisserait pas "bâillonner".
Le président du Parti radical et ancien ministre de l'Ecologie a confirmé sa volonté d'aller à la présidentielle "pour gagner", dans un entretien à La Voix du Nord, sa décision définitive devant être annoncée "entre l'été et l'automne".
Intervenant samedi devant le conseil national de l'UMP, le Premier ministre, François Fillon, a averti que la division de la droite était une "stratégie perdante".
Le secrétaire général de la formation, Jean-François Copé, a une nouvelle fois évoqué mardi le risque d'un "21 avril à l'envers", allusion à l'élimination du socialiste Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle de 2002 quand il avait dû affronter son ancien ministre Jean-Pierre Chevènement.
"Une candidature à la présidence de la République, ça doit procéder d'un choix, d'un parcours, d'une flamme et pas simplement d'occuper une case pour voir combien on fait", a-t-il dit sur LCI.
Interrogé sur RMC, Jean-Louis Borloo, qui porterait les couleurs de la nouvelle Confédération des centres, a estimé que le risque de "21 avril à l'envers" en 2012 proviendrait surtout "d'une absence de débat réel entre les forces démocratiques", avant de s'interroger sur la nature des critiques de l'UMP.
"De quelle UMP on parle ? De celle du bouclier fiscal ou de celle du RSA, est-ce qu'on parle de l'UMP qui met les radars ou qui les retire (...) On parle de cette UMP très généreuse ou de ceux qui, un peu par fatalisme, se sentent obligés de cliver la société française", a-t-il dit.
Au passage, il a jugé qu'"il y a des phrases de M. Guéant qui sont difficiles à entendre", citant les récents propos du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, un proche de Nicolas Sarkozy, sur l'échec scolaire chez les enfants des familles d'immigrés.
"Je crois qu'il y a plusieurs UMP en vérité et vouloir sous un couvercle unique, une pensée dominante unique, prétendre avoir raison sur tout, c'est pas ma conception des choses", a-t-il ajouté.
Prié de dire pourquoi il avait attendu son départ du gouvernement, en novembre, pour faire entendre sa différence avec l'UMP, à la fondation duquel le Parti radical a participé en 2002, Jean-Louis Borloo a invoqué la nécessaire "solidarité" des ministres, qui a toujours guidé sa conduite.
"En revanche, j'ai considéré que depuis déjà de longs mois, l'idée selon laquelle il fallait absolument cliver la société française, l'idée d'une gouvernance extrêmement verticale, l'absence au fond de coalition gouvernementale était un problème. Je m'en suis détaché petit à petit."
Yann Le Guernigou et Thierry Lévêque, édité par Jean-Baptiste Vey
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