Jeunesse en détresse: "Ca fait mal aux tripes de voir ça", confie la secrétaire d'Etat Sarah El Haïry sur RMC

La secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de l'engagement répondait aux questions d'Apolline de Malherbe en direct sur RMC.
Tous les chiffres sont alarmants, qu’il s’agisse de la situation matérielle des jeunes ou de leur état psychologique. Deux sur dix disent éprouver des difficultés à payer leur loyer selon une étude de la Fondation Abbé, et le même proportion, 20%, est désormais contraint de solliciter une aide pour se nourrir.
On a ainsi pu voir ces derniers jours des images terribles à Paris: de très très longues files d’attente, pleines d’étudiants, devant les centres de distribution de colis alimentaires. Il faut dire que 58% des jeunes qui exerçaient une activité rémunérée ont arrêté depuis le confinement.
Interrogée sur RMC, Sarah El Haïry, secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de l'engagement, a confié avoir eu "mal aux tripes" face à ses images. Avant d'indiquer que c'était "pour répondre à ce besoin, que le Chef de l'Etat mis en place deux repas par jour à 1euro pour les étudiants".
De nombreux étudiants ont interpellé Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux et plusieurs pétitions demandent au gouvernement de remettre en place des cours en présentiel, à l'image de ce qui se fait dans les lycées.
Car il y a urgence à agir pour éviter de nouveaux drames. Exemple avec Eléa, une étudiante qui pousse un véritable cri de détresse, un appel à l'aide: "Je n’ai que 20 ans et la seule phrase qui tourne en boucle dans ma tête est: si je pouvais m’endormir éternellement dans mon sommeil, ça m’arrangerait".
"Notre job est que la jeunesse ne perde pas espoir"
Tout cela pèse sur le moral: un sondage Ifop pour la Fondation FondaMental indique que deux tiers des 18-25 craignent que la crise sanitaire ne pèse sur leur santé mentale à long terme. Si on resserre la focale et que l’on se concentre sur les 22-24 ans, c’est encore plus inquiétant: 29% d’entre eux disent avoir déjà eu des idées suicidaires. Conséquence d’une précarité matérielle, mais aussi de l’isolement, des cours à distance et de la perte de vie sociale et festive.
Interrogée la secrétaire d'Etat précise que "Les réponses sont multiples et le 'Quoi qu'il en coûte' est valable aussi pour les jeunes (...) Les réponses ne sont pas seulement économiques, les CROUS font un grand travail ainsi que les associations".
Avant de lancer un espoir: "Je dis aux jeunes que s'ils ont besoin d'aide, ils peuvent pousser les portes des CROUS qui leurs apporteront une aide. Notre job est que la jeunesse ne perde pas espoir".
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