Jihadistes françaises arrêtées en Syrie: "Le gouvernement cherche à s'en débarrasser"

Me Vincent Brengarth, l'avocat de Français partis rejoindre Daesh était l'invité de Bourdin Direct ce vendredi. Il a notamment réagi aux propos de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, qui déclarait préférer que les femmes jihadistes soient jugées dans le Kurdistan syriens si les "droits de la défense étaient respectés".
Les propos de Benjamin Griveaux, ont provoqué la colère des avocats des jihadistes et membres de Daesh français. Jeudi sur RMC et BFMTV, le porte-parole du gouvernement s'était déclaré favorable au jugement des femmes jihadistes dans le "Kurdistan syrien" "si les droits de la défense étaient respectés". Propos confirmés par la garde des Sceaux Nicole Belloubet qui assurait ce vendredi face à Jean-Jacques Bourdin: "Nous n'irons pas les chercher".
Des déclarations "stupéfiantes", estime Me Vincent Brengarth, l'avocat de Français partis rejoindre Daesh.
"On passe d'une politique de l'autruche à une politique fiction. Politique de l'autruche, parce que ça fait plusieurs semaines que nous demandons qu'il y ait un dialogue avec les kurdes qui sont d'accord pour remettre les ressortissants français aux autorités pour qu'ils puissent être jugés. Les autorités françaises n'ont pas réagi jusqu'à hier avec ces nouvelles déclarations. On passe d'une possibilité de dialogue à la reconnaissance implicite d'un Kurdistan en Syrie alors que l'on sait qu'il n'y a pas d'Etat existant", a-t-il développé.
Des juridictions kurdes en Syrie "un peu arbitraires et artisanales"
Une politique de l'autruche qui illustre l'épineuse question du retour des jihadistes français et notamment des femmes parties rejoindre Daesh: "Le gouvernement ne cherche pas à prendre la mesure de ce qui peut se passer en Syrie et ne cherche pas à s'occuper de ses ressortissants français. On voit bien qu'ils cherchent un peu à s'en débarrasser", a-t-il même estimé.
Me Vincent Brengarth souligne que les juridictions kurdes en Syrie sont vraisemblablement "un peu arbitraires, artisanales et évidemment pas comparables à celles que nous connaissons en Irak".
"Il y a une émotion légitime suscitée par les attentats et que personne ne remet en cause. A cette émotion s'oppose l'application de l'état de droit et des principes qui gouvernent une démocratie. Il serait impensable qu'on refuse d'extrader des personnes dans des pays dans lesquels on pratique la peine de mort, et que l'on tolère que cette peine de mort soit pratiquée à l'égard de nos ressortissants", a-t-il encore jugé.
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