Jouissance

Comment savoir si une femme simule?
Brigitte Lahaie : Je vous propose Pascal de Sutter qu’on ouvre la boîte à questions et la réponse dans un instant à cette question, comment savoir si une femme simule ?
Pascal de Sutter : Je ne suis pas sûr si j’ai envie de le dire parce que je vais faire des tas de malheureux.
B.L : Alors franchement vous seriez bien le premier homme à avoir la réponse parfaite à cette question.
P.D.S : Non bien évidemment il n’y a pas de réponses parfaites je pense, tout d’abord toutes les femmes ne jouissent pas de la même façon donc on peut même pas dire qu’il y a…
B.L : Et toutes les femmes ne sont pas d’excellentes comédiennes.
P.D.S : Et toutes les femmes ne sont pas d’excellentes comédiennes, et quelque part il y a même certains comportements qui sont physiologiques comme les contractions du périnée qu’on peut faire tout à fait de manière artificiel. Par contre apparemment le réflexe carpo-pédale est une des choses qu’une femme ne peut pas imiter volontairement. C’est-à-dire qu’apparemment, un certain nombre de femmes c’est peut-être pas vrai pour toutes, mais jouissent avec un léger écartement des doigts de pieds des orteils, mais il faut pouvoir avoir le regard à cet endroit-là.
B.L : Et moi vu que je fais du Yoga j’arrive à faire écarter mes orteils.
P.D.S : Oui c’est vrai mais vous vous êtes bien évidemment imbattable.
B.L : Non non je n’ai pas dit ça, loin de là.
P.D.S : Je plaisante, mais ce qui se passe c’est qu’effectivement il y a très peu d’éléments qui peuvent vraiment dire. En plus c’est assez surprenant parce qu’il y a des fois des femmes qui font semblant et qui en faisant semblant elles jouissent.
B.L : Bien sûr.
P.D.S : Donc paradoxalement c’est une méthode thérapeutique, c’est dire aux femmes c’est un peu comme à un joueur de tennis, faites semblant de faire des bons services et vous en ferez un bon. Faites semblant de jouir et vous allez peut être vraiment jouir. Et à côté de ça il y a des femmes qui ont des orgasmes extrêmement discrets et qu’on aperçoit à peine et qui pourtant sont extrêmement intenses.
B.L : Alors moi je pense qu’il faut répondre à cette question comment savoir si une femme simule, surtout ne vous posez pas la question essayez de lui faire plaisir, si vous l’avez fait jouir a priori elle vous sera reconnaissante ou elle vous le dira et puis voilà. C’est la manière dont se passe le rapport sexuel et la suite se passe qu’on arrive à savoir si la femme a eu de la jouissance ou pas au fond.
P.D.S : Oui tout à fait finalement et puis il faut pas faire une fixation là-dessus, il y a des femmes qui vont dire « je n’ai pas joui ce soir mais c’était un moment magnifique » et d’autres « oui j’ai eu un orgasme même deux ou trois mais c’était pas la meilleure soirée »
La jouissance clitoridienne est-elle plus intense que la jouissance vaginale ?
Brigitte Lahaie : La jouissance clitoridienne est-elle plus intense ou moins intense que la jouissance vaginale ? Et c’est un homme qui répond.
Bruno Martin : Ca va être théorique, c’est la jouissance « royale » la jouissance vaginale. Toutes les femmes la recherche, c’est celle qui est désignée comme adulte par Freud.
B. L : Oui enfin, Freud et la sexualité féminine…
B. M : Oui, il n’était pas très … Mais enfin bon il a déclaré quelque chose de cet ordre-là. Maintenant, je pense que physiologiquement toutes les jouissances sont clitoridiennes, et ceci a tendance à avoir été prouvé. C’est-à-dire que ce sont les racines internes du clitoris qui viennent, un petit peu comme un cavalier entoure son cheval avec ses deux jambes, qui déclenchent les stimulations internes donc à la limite toutes les jouissances seraient d’ordre clitoridienne. Alors c’est sûr qu’il vaut mieux allumer le vestibule et la chambre, là vous avez un grand éclairage qui va se faire, un grand feu d’artifices, plutôt que le vestibule qui serait, j’allais dire, la sexualité « d’entrainement » connue par tous les pré-ados et ados de la planète, qui permette au femme de se découvrir. Ça doit faire 80% des femmes qui ont la capacité à obtenir cet orgasme clitoridien, contre 20/30% maximum qui connaîtrait l’orgasme interne, coïtal à la pénétration.
B. L : Et puis encore une fois, j’ai tendance à répéter sans cesse que ce qui compte c’est d’avoir une jouissance après tout, il y a des femmes qui ont une jouissance quand on leur embrasse les tétons, d’autres lors de la sodomie. Cette classification a nui beaucoup, me semble-t-il à la jouissance féminine.
B. M : Complétement. Dans le livre « L’amour et vous » il y a un petit passage qui était intéressant à mon sens, on disait que même chez les hommes il y a deux endroits sensibles : la prostate et le gland/le pénis et on ne va pas embêter les hommes avec la dichotomie « toi tu es pénitien et toi tu es prostatique ». Voilà, on ne dit pas ça.
B. L : Oui, on ne fait pas la différence entre la jouissance prostatique ou la jouissance « pénitienne », voilà un mot que vous venez d’inventer Bruno Martin, très bien je le rajoute à mon vocabulaire.
Lors d'un coit un homme peut il éjaculer sans avoir ressenti du plaisir, de la jouissance pour autant?
Brigitte Lahaie : le wikisex du jour, lors d’un coït un homme peut-il éjaculer sans avoir ressenti du tout de plaisir ?
Pierre Desvaux : Alors il peut tout à fait éjaculer, dire qu’il n’a pas eu d’orgasme c’est un abus de langage avec ce que j’ai dit tout à l’heure, c’est-à-dire que si on mettait les bons capteurs au bon endroit dans le cerveau on s’apercevrait qu’il a des réactions de l’orgasme, par contre il n’a pas eu de jouissance ou une jouissance extrêmement faible, ça c’est clair. Donc oui il y a un exemple classique par exemple l’éjaculateur précoce vous dira « moi je pénètre et au bout de 10 secondes, j’éjacule, ce n’est pas vraiment le j’ai un orgasme ». Ce n’est pas le grand pied grosso modo, voilà « je n’ai pas beaucoup de plaisir ». Donc bien entendu au cours du rapport un homme peut éjaculer, avoir un orgasme mais par contre avec très peu de jouissance.
B.L. : Voilà la différence en effet entre l’orgasme et la jouissance. C’est-à-dire que l’orgasme est un phénomène mécanique.
P.D : Oui c’est un phénomène neuro-mécanique. On a souvent utilisé des termes pour des autres, si effectivement on veut parler un langage commun et se comprendre en tout cas nous dans les congrès c’est comme ça qu’on évolue parce que sinon on n’arrive pas à comprendre ce que disent les gens, voilà je pense qu’il faut être très clair. L’orgasme maintenant, depuis qu’on a les moyens techniques de voir les choses vous savez qu’on peut voir notre cerveau fonctionner on sait exactement différencier les différentes phases, la phase de plaisir, le lâcher prise on sait le voir, on sait voir le plaisir l’orgasme et tout ça.
B.L. : Mais Justement Pierre Desvaux lorsqu’on a un orgasme avec très peu de jouissance, est-ce qu’il y a autant de choses qui s’allument dans le cerveau ou pas ?
P.D. : Ça c’est la question, on ne sait pas encore le mesurer, est-ce que oui ou non on fait plus d’endorphine est-ce que oui ou non on fait plus de substances chimiques, est-ce que oui ou non on n’est plus K.O. ça on ne sait pas bien. Il y a encore des trucs à découvrir.
B.L. : Eh bien continuez à chercher Pierre Desvaux, on attend la réponse.
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