Jour 15…
Vainqueur logique de la Grèce, l’Allemagne est en ½ finale de l’Euro. C’est plus que jamais l’un des candidats au titre…
Il y a donc des matches dont le parfum est différent. A priori déséquilibré, ce ¼ de finale Allemagne/Grèce proposait toutefois une pointe d’incertitude liée à sa dimension politique. Opposé économiquement, culturellement au sein des institutions européennes, cette nouvelle version du riche contre le pauvre avait donc une saveur particulière. Les médias populaires des deux pays en avaient, par ailleurs, rajouté dans le trash afin de rendre ce match un brin sulfureux. Cela avait un petit air d’Argentine/Angleterre 1986 avec l’attente pour tout un pays d’une revanche par le sport. Le problème c’est que la Grèce n’a pas de Maradona et qu’il est difficile de prévoir que l’arbitre se mêlera du destin du match. Mais on avait envie de croire à un match avec des Grecs gonflés à l’orgueil.
Avant de savoir si ce match allait dépasser le cadre footballistique, il fallait d’abord rester le nez sur le terrain et s’attendre à une opposition attaque/défense. En attaque, justement, l’Allemagne change tout ou presque en ne gardant qu’Özil de son quatuor offensif. C’est la preuve que Löw est bien le chef et que son collectif prime, mais une fois qu’on a dit ça, comment expliquer ces changements ? Gomez a marqué et a été bon. Podolski est une sorte de pilier inamovible en sélection. Reste Müller, plutôt décevant par rapport à ses meilleures prestations. A défaut d’avoir des réponses sur ce choix, posons une autre question : si ça se passe mal, comment Löw sera reçu ? Mais au contraire et comme prévu, ça se passe plutôt bien. L’Allemagne écrase son adversaire. Après 20 minutes je ne tiens plus. Qu’on ne me parle pas de courage, de tactique, du petit face au gros, par pitié stop ! Jouer au foot de cette façon, c’est une négation du jeu ! Que l’Allemagne en colle un wagon à la Grèce, je dois avouer avoir souhaité ça dès la 21e minute.
Le premier but vient un peu plus tard, suite à de nombreuses occasions nettes et à une domination totale. Une frappe de loin après avoir essayé en vain de percer le mur grec par le biais de petites passes. Dans le jeu justement, Schürrle, Reus animent bien les côtés. C’est même mieux qu’avec Podolski et Müller, même s’il faut se méfier d’un jugement trop hâtif vu le niveau de l’adversaire. Le jeu allemand est vif et juste et les échecs dans le dernier geste sont aussi dus à cette défense de fer qui requiert une double ration d’efforts.
Avec ce score de 1/0 à la pause, les Grecs avaient donc une mi-temps pour élaborer un plan B. Un plan qui n’existe pas évidemment. Et c’est avec le A, le moisi, que la Grèce va revenir dans le match. Un contre, un but, un grand classique de ce genre de match. La Grèce parvient à baisser le rythme du match, une sorte d’anesthésie générale que certains osent appeler « style de jeu ». Le cauchemar est de courte durée. Khedira repousse loin les espoirs des médiocres. Ces simples d’esprit qui se réfugient derrière le « on fait ce qu’on peut ». Le but de Klose met définitivement fin au suspense qui s’était installé au moment de l’improbable égalisation. L’Allemagne a une nouvelle fois montré qu’elle était bien candidate au titre, que son jeu était ambitieux et attrayant. On a même vu le retour des frappes de loin, la touche puissance. Elle a enfin montré qu’elle avait un banc et donc de l’avenir.
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