Jour 16…
Sans surprise, l’Espagne a éliminé la France de l’Euro. Loin d’être ridicule, les Bleus se sont, toutefois, mis à jouer beaucoup trop tard…
La compo de Blanc a été le premier coup de théâtre de la soirée et l’ultime raison d’y croire. Parce qu’il fallait bien tenter quelque chose, le sélectionneur a osé. A défaut d’avoir des cerveaux dans l’équipe, selon ses dires, Blanc a pressé le sien pour sortir un 11 original. Debuchy/Reveillère, le côté droit est blindé pour réduire l’influence capitale d’Iniesta. Diarra sur le banc pour mettre plus de technique au milieu et aussi parce que sa taille n’est pas vraiment utile dans un match qui doit se jouer au sol. Nasri sur le banc. Au final, un 442 ? Ou un 4141, voire un 4411 ? Blanc s’adapte à l’adversaire en modelant ses principes. Oui, il affiche une crainte évidente (à quoi bon la cacher ?) et son équipe est d’abord défensive, mais il aligne tout de même une équipe à dominante technique. Un mix entre joueurs capables de se battre, de défendre tout en sachant utiliser le ballon quand l’Espagne voudra bien lui lâcher. Reste que la France est d’abord en mode résistance avant d’envisager gagner.
Del Bosque revient lui à sa compo sans 9. Torres avait débuté contre l’Irlande et la Croatie, pas lors du premier match. C’est donc une sorte de 4/6/0 avec comme d’habitude la volonté de tenir le ballon au maximum. Au moment des hymnes, curieusement ça m’a fait penser à ce que pourrait être un match Nadal/Gasquet à Roland-Garros. Il a du talent Richard, on sent qu’il peut faire beaucoup de choses, presque des miracles parfois, mais en face c’est Nadal ! Invincible sur terre !
Après toutes ces considérations, il y a eu le match et la première période. L’analyse de la tactique, du choix des hommes est vite partie en fumée. La France, c’est la Grèce et l’Espagne au pas mène 1/0 assez vite. Les Bleus ont blindé le côté droit pour bloquer Iniesta. Mais coup de tonnerre, on s’aperçoit que l’Espagnol est capable de bouger ! Il va à droite et oui ! Et à droite, c’est avenue de Clichy !
Le pire c’est que l’Espagne ne dégage pas une impression délirante. On aimerait juste que les Bleus se livrent vraiment, histoire de tenter le coup. Perdre 1/0 ou 2/0 dans un match qui ressemble à un OL/Evian en plein hiver ou y aller franchement et finir comme la Grèce la veille, quelle est la différence ? C’est mieux en seconde période. L’orage espagnol n’ayant pas donné trop de pluie, la France monte d’un cran et devient plus vivante en mettant plus de mouvement. Pour la dernière demi-heure, Blanc tente le passage de la rigueur à la croissance. Le duo Menez/Nasri remplace Debuchy/Malouda. Del Bosque lance, lui, Torres. Ça devrait être moins compact. La France est prête à concéder des espaces, mais comment ne pas tenter. Tenter le 1/1 quitte à prendre le 2e.
En sortant, en se livrant plus, le contraste est saisissant. Les Bleus rivalisent et l’Espagne apparaît moins sereine. L’entrée de Giroud à la place de M’Vila est la touche finale du plan « ne pas mourir idiot ». La fin de match est presque hallucinante. L’Espagne recule et laisse même le plus souvent la possession aux Bleus. Mais ce réveil tardif et tout de même poussif n’a empêché ni la défaite ni le 2e but des champions du monde. Il y avait donc deux idées, deux plans dans la tête de Blanc. Au final, la France sort certes sans honte, mais on aurait aimé voir le plan B tout de suite.
PS : Ah au fait, Gasquet n’a jamais battu Nadal…
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