Kader, détenu dans un centre pénitentiaire: "On est enfermés comme si on n’existait pas"

Depuis plus de 10 jours, les surveillants pénitentiaires organisent des mouvements de blocage pour protester contre leurs conditions de travail. Une mobilisation non sans conséquences pour les détenus.
Depuis plus de 10 jours les détenus subissent eux aussi les conséquences du mouvement des surveillants. C'est le cas de Kader, détenu dans un centre pénitentiaire de la région parisienne et contacté par RMC.
Mardi 23 janvier, Kader n'a pas quitté sa cellule de la journée. C'est la deuxième fois en une semaine. Ni promenade ni atelier, le jeune homme n'est pourtant pas placé à l'isolement. "Là je ne peux rien faire. Je peux juste regarder la télé. Je peux appeler toute la journée, personne ne va venir. On est enfermés comme si on n’existait pas".
Le plus dur pour Kader c'est de ne plus avoir de contact avec les surveillants
"Avant on parlait avec eux d’un peu de tout, de sport, de comment se passait la détention. Parfois en activité on rigolait un peu avec eux mais ça fait 10 jours que je sens que ce n’est plus comme avant".
"J’espère qu’avec le temps ça ne va pas dégénérer"
Avec l'annulation des parloirs, certains détenus n'ont pas vu leur proches depuis une dizaine de jours. La tension est palpable.
"Maintenant, ils ne sont pas contents, ils ont envie de tout casser. Si ça continue comme ça c’est sûr certains vont péter un câble, ils vont aller voir les surveillants et se prendre la tête avec eux. Ça m’inquiète et j’espère qu’avec le temps ça ne va pas dégénérer".
Kader espère une résolution du conflit au plus vite pour retrouver un peu de sérénité dans la prison.
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