L'abbaye de Pontigny: gouffre financier pour la région Bourgogne-Franche-Comté
Chaque jour Radio Brunet revient sur une dépense d'argent public qui paraît hasardeuse. Ce jeudi, direction la Bourgogne.
En 2003, la région Bourgogne-Franche-Comté a acheté l’abbaye de Pontigny, dans l’Yonne. Ce patrimoine exceptionnel, joyau cistercien, est depuis un gouffre financier pour la région, qui a fait le choix de la politique de l’autruche.
L’abbaye de Pontigny est un ancien monastère fondé en 1114. C’est le plus grand édifice cistercien du Moyen-Âge conservé intact de nos jours dans le monde, à mi-distance entre Paris et Dijon. 108 mètres de hauteur, mélange d’art roman et d’art gothique, un domaine de 10 hectares… De quoi faire rêver les passionnés d’histoire.
Deux projets , mais la région ne tranche pas
Sauf que l’entretien est coûteux: 250.000 euros par an, pour seulement 40 000 visiteurs. A 5 euros le ticket (environ 200 000 euros de recettes par an donc), l’Abbaye ne fait pas de bénéfices.
Résultat : la région est à la recherche de projet depuis l’achat. Enfin, semble-t-il. Parce que des projets, il y en a 2 : l'un porté par les Amis de Pontigny, l'autre par le président de l'association Orgue à Pontigny, Serge Scapol. Les deux projets ont pour ambition de mettre l'abbaye en valeur, de créer de l'emploi et, surtout, de permettre l'autofinancement du domaine.
Le 1er est une bibliothèque qui servirait de ressource à des professionnels, où auraient aussi lieu des masters class proposés par un violoniste professionnel, des résidences d’artistes et des expositions.
Le 2e est un musée d’orgues et des master class autour des instruments à clavier. Le projet évoque aussi un jardin bio, de l'hôtellerie et de la restauration, une aire de jeux ou encore une boutique monastique.
Une troisième voie ?
La décision de la région est déterminante, mais, jusqu'à présent, les associations locales n'ont eu aucune réponse de la part des élus. Sollicitée à plusieurs reprises par L'Yonne républicaine, qui révèle l’affaire, la Région n'a pas donné suite à ce jour.
Il était aussi question de vendre le domaine pour en faire un complexe hôtelier, mais le projet n’a de cesse d’être annoncé puis annulé. En attendant, le contribuable local continue de payer.
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