L'Algérie peut-elle sombrer dans le chaos en cas de départ de Bouteflika?

Pour l'économiste spécialiste du Maghreb, Camille Sari, l'Algérie a les bases solides d'une démocratie qui permettront que le pays ne sombre pas dans le chaos même en cas de départ du président historique du pays.
Depuis plusieurs jours, un fort vent de contestation souffle en Algérie contre le président Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci, âgé de 82 ans et qui ne s’est plus adressé au peuple publiquement depuis plusieurs années, a annoncé vouloir briguer un cinquième mandat de président. Une annonce qui a provoqué la colère des Algériens qui voudraient avancer alors qu’Abdelaziz Bouteflika occupe son poste depuis 1999.
Cependant, comme cela a eu lieu dans d’autres pays après le printemps arabe, comme en Lybie par exemple, le pays, en cas de départ de Bouteflika peut-il sombrer dans le chaos ? Pour Camille Sari, docteur en sciences économiques, et spécialiste de l'intégration économique maghrébine, le scénario est difficilement envisageable.
Pas de retour à l'islamisme
Selon lui, l’Algérie bénéficie d’une assise démocratique solide que n’avait pas d’autres pays et ne craint notamment plus un retour à l’islamisme au pouvoir. "L’Algérie a eu la chance ou la malchance d’avoir vécu l’expérience islamiste. Mais maintenant les Algériens sont conscients des enjeux", explique-t-il.
Il affirme également que l’Algérie a eu un régime démocratique avec notamment une liberté d’expression dans la presse. Chose que ne connaissait pas certains pays arabes.
"La Libye n’avait pas d’institution démocratique, et même d’institutions normales. Il n’y avait pas de constitution, de parlement, de journaux... En Algérie après 1988, la libéralisation de la presse a été la plus avancée dans tout le monde arabe", se souvient l’économiste.
Une liberté d'expression nécessaire à l’instauration d’une démocratie.
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