L'arrestation de la fille du fondateur de Huawei au coeur de tensions entre le Canada et la Chine
LE PORTRAIT DE POINCA - Depuis deux ans, la fille du fondateur de Huawei est assignée à résidence au Canada.
Meng Wanzhou, fille d’un milliardaire chinois, est prisonnière au Canada depuis exactement deux ans. Elle a été arrêtée le premier décembre 2018. Elle était en transit à l’aéroport de Vancouver, entre deux avions lorsque les gendarmes canadiens l'ont interpellé.
Si elle s’appelle Meng Wanzhou, elle se fait plutôt appeler Sabrina. Sabrina Meng. Elle a 48 ans. C’est la fille du fondateur de Huawei, le géant chinois des télécom. Un ancien officier de l'armée rouge, membre du parti communiste, proche des dirigeants de Pékin. Sa fortune est estimée à un milliard et demi de dollars.
Trump accuse Huawei d’avoir commercé avec l’Iran
Elle a commencé très jeune comme secrétaire chez Huawei, puis elle a gravi les échelons pour devenir directrice financière de ce groupe qui est notamment un des leaders mondiaux dans la 5G. Je ne peux pas vous dire si cette spectaculaire ascension est due à son talent ou à son papa.
Toujours est-il qu’il y a deux ans la voici menottée à l’aéroport. Pourquoi ? Parce que les américains ont lancé un mandat d'arrêt contre elle. Pourquoi ? Parce que Donald Trump accuse Huawei d’avoir commercé avec l’Iran. Ce que les américains interdisent au monde entier, y compris au Chinois.
La fille du patron est donc incarcérée puis assez rapidement libérée et placée en résidence surveillée. Cela tombe bien, sa famille venait d'acquérir une somptueuse demeure à 13 millions de dollars à Vancouver.
Extradition aux USA ou retour en Chine?
C’est donc dans une prison dorée qu’elle vit depuis deux ans. Elle ne sort que pour ses rendez-vous au tribunal. Toujours très élégante, malgré un gros bracelet électronique bien visible à la cheville.
Et cela fait deux ans que la justice canadienne n’arrive pas à trancher. L’extrader vers les Etats-Unis où elle risque la prison ou bien la renvoyer en Chine.
En attendant, l'affaire fait maintenant l’objet d’un bras de fer diplomatique. Les Chinois ont arrêté deux Canadiens, un consultant et un diplomate et les ont incarcérés par rétorsion. Puis quatre autres canadiens ont été arrêtés en Chine et condamnés à mort pour trafic de drogue. Ils sont actuellement détenus au secret.
Les deux pays se menacent de sanctions économiques, de mesures de rétorsions sur les visas étudiants. Et pendant ce temps Sabrina attend, dans sa grande maison. Elle pourrait être fixée sur son sort en avril prochain.
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