L'Assemblée nationale s'attend à des débats houleux autour de la PMA

Mais même au sein de la majorité, le projet de loi sur la PMA divise. L'opposition elle, dénonce le calendrier législatif, alors que la loi est étudiée une semaine seulement avant les vacances parlementaires.
C'est un texte attendu "par une grande partie de la population française", à en croire le ministre de la Santé Olivier Véran. Les discussions autour de la PMA reprennent ce lundi à l'Assemblée nationale. C'est un examen en deuxième lecture du projet de loi bioéthique qui ouvre la procréation médicalement assistée à toutes les femmes. Et les débats risquent d’être houleux alors qu’un passage divise les députés.
Le Modem a déposé un nouvel amendement qui autorise le dispositif ROPA, la Réception d'ovocytes par la partenaire. Adopté en commission la semaine dernière, il autorise aux femmes qui le souhaitent, de porter un enfant conçu avec les ovocytes de leur partenaire. Une méthode utile notamment si l'une d'entre elle souffre d'infertilité par exemple.
Pour de nombreux élus, cet amendement n'est autre qu'une autorisation de la GPA, la Gestation pour autrui alors que de nombreux couples revendiquent le droit à une maternité partagée.
L'opposition dénonce le calendrier législatif
L’opposition pointe elle du doigt le calendrier législatif alors que cet examen intervient lors de la dernière semaine de travail de l'Assemblée avant les vacances parlementaires, beaucoup craignant de voir les rangs vides dans l'hémicycle. "C’est un débat important. Nous regrettons que celui-ci soit conduit en plein cœur de l’été lorsque les Français ont la tête ailleurs, lorsqu’il y a bien d’autres priorités. Ce débat méritait mieux qu’un examen en catimini à l’Assemblée nationale. C’est une faute de la part du gouvernement", dénonce ce lundi sur RMC Annie Genevard, députée les Républicains, qui souhaite voter contre.
"C’est gonflé, cela fait deux ans que l’on parle de ce texte, même plus puisque le président de la République en parlait lorsqu’il était déjà candidat. Cela fait un an et demi que je suis co-rapporteure de cette étude. Nous avons fait la première lecture et comme tous les Français nous avons dû être confinés. Ce texte arrive en retard, c’est tout", rappelle de son côté Coralie Dubosc, co-rapporteure de la loi et député LaRem de l’Hérault.
Tensions au sein de la majorité
Mais même au sein de la majorité, le projet de loi divise. Car si l'ouverture de la PMA pour toutes fait l'unanimité au sein de La République en Marche, cela coince sur d'autres points. Certains députés de la majorité veulent aller plus loin, par exemple sur la PMA post-mortem, alors que d'autres sont partisans de la ligne du gouvernement. Avec un texte moins ambitieux qui serait plus facilement accepté dans l'hémicycle.
Un terreau fertile pour de possibles tensions au sein de la majorité alors que le co-rapporteur du texte Jean Louis Touraine, déplore la "frilosité" du gouvernement, se demandant si un référendum aurait pu être "plus progressiste".
Une proposition que ne semble pas partager Coralie Dubost : "Il se trouve que non, ce n’est pas un référendum. L’avantage quand on est parlementaire et qu’on est sur un texte, c’est aussi de faire des centaines et des centaines d’heures d’audition, de rencontrer des experts et de poser toutes les questions pour se faire un avis très précis sur le sujet. Dire que la ROPA c’est la porte-ouverte à la GPA c’est largement extrapolé".
Même sans référendum, certains veulent tout de même faire entendre leur voix. Un rassemblement est prévu ce lundi devant l'Assemblée nationale à l'initiative de la Manif pour tous.
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