L'ibuprofène et le kétoprofène accusés de favoriser les complications infectieuses: "On utilise ces anti-inflammatoires à tort et à travers"

L'Agence du médicament appelle à la "vigilance" face aux deux médicaments anti-inflammatoires les plus vendus (Kétoprofène et ibuprofène) que l'on prend parfois sans précaution. Ils pourraient entraîner des complications infectieuses.
Kétoprofène et ibuprofène pourraient favoriser des complications infectieuses graves. L’Agence du médicament appelle à la vigilance face à ces deux anti-inflammatoires les plus vendus, pris souvent sans précaution en cas de fièvre avec maux de tête et maux de gorge. Selon les résultats d'une enquête, "en 18 ans, de 2000 à 2018, 337 cas de complications infectieuses dont 32 décès ont été répertoriés pour l'ibuprofène et 46 cas dont dix décès avec le kétoprofène".
Septicémies et infections mortelles
Même pour deux trois jours de traitement, les effets peuvent être délétères. Des bactéries mangeuses de chair, des septicémies, des pneumonies, des complications avec des abcès et même parfois des infections mortelles, ont été contractées par des patients qui prenaient de l’ibuprofène ou du kétoprofène.
"Le fait que l’ibuprofène soit en vente libre en pharmacie peut faire oublier qu’il s’agit d’un médicament qui a des effets indésirables. En France on utilise ces anti-inflammatoires un peu à tort et à travers", prévient le rhumatologue Gilles Bouvenot.
Privilégier le paracétamol
Des médecins conseillent plus généralement de les bannir, d'en prendre uniquement sur demande d'un spécialiste et de faire bien attention aux médicaments pris en complément, notamment pour les rhumes. Certains contiennent des anti-inflammatoires comme le Rinureflex, Rhinadveril Rhume ou le Nurofen rhume. Une combinaison des deux peut entraîner des risques de surdosage. Ils conseillent dans ces cas-là de privilégier le paracétamol, plus adapté et moins risqué.
"Quand on a une fièvre, par exemple, je ne vois pas de raison de prescrire un anti-inflammatoire. Il faut en prendre le moins possible, le moins longtemps possible et à la plus faible dose possible. Il faut en prendre seulement quand cela vaut la peine", conclut Gille Bouvenot.
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