L’OL, leader tranquille…
Retour sur la J16 de Ligue 1…
Le derby, le match à ne pas rater. C’est vrai que j’avais très envie de voir ça et surtout de ne pas être déçu. Surtout ne pas être contraint de penser au derby de Manchester, ou alors juste un peu. Ça débutait plutôt bien, puisque Galtier n’a pas aligné son milieu de terrain type « gros match », c'est-à-dire sans Cohade, mais avec Guilavogui. C’est ce qu’il fait toujours lors des gros matches envoyant ainsi le message que l’impact était plus important que le jeu. Clément, Lemoine, Cohade, ça me plaît. A Lyon, la petite surprise est venue de l’association Gourcuff/Grenier. On pensait que c’était l’un ou l’autre, c’est les deux ! Restait juste à savoir qui irait occuper le côté gauche. La compo initiale place Gourcuff à gauche et Grenier en meneur. Intéressant. Mais malheureusement pas longtemps. Grenier vite blessé, Garde lance Fofana au milieu. Un milieu qui n’a, alors, plus du tout la même allure. Autant l’OL a toujours été séduisant et performant avec son milieu au complet, autant il a pu sembler emprunté et bien moins brillant sans un vrai meneur technique, Grenier où Gourcuff. Et si pendant les premières minutes, Lyon avait tenté de poser le jeu, de rester calme pour faire tomber la pression du match, pour imposer sa technique, avec la sortie de Grenier, le match a pris une tournure différente. Désorganisé, Lyon doit faire face à l’enthousiasme Vert. Le problème c’est que Saint-Etienne est certes enthousiaste et cherche à mettre de l’intensité, mais après ? Après, pas grand-chose. Pas d’occasion, pas de tir. On sent bien que l’OL se contenterait bien d’un nul dans ce derby, mais que fait Sainté pour enfin le remporter ?
Pour voir une occasion, on a attendu 30 minutes et c’est l’OL qui a failli marquer. Une occasion et c’est tout dans cette triste première période. Ne pas perdre est le plus important. C’est la vieille rengaine. La seconde période est similaire, avec même un peu moins d’intensité. Après l’expulsion de Dabo, Sainté se voit offrir une belle opportunité de s’imposer. En attendant le moment choisi par Sainté pour enfin attaquer, j’ai repensé à la phrase d’un joueur évoquant le complexe stéphanois au moment de recevoir l’OL… J’ai à peine terminé cette phrase que l’OL a obtenu un coup franc. J’ai vu Bastos. La différence que peuvent faire les joueurs de talent. Les vrais, ceux qu’on ne trouve pas à Saint-Etienne. J’ai vu Bastos et Ruffier, la Ferrari se transformer en charrette. Parce que Sainté avait battu deux fois Paris (une fois en contre avec un csc et une autre fois aux penos après avoir joué dans son camp tout le match), on avait dit que cette équipe était belle, qu’elle jouait bien, qu’elle pratiquait un beau football… Pourtant clairement, les Verts ne savent pas évoluer en attaques placées. Faire le jeu n’est pas dans les cordes de cette équipe. Même à 11 contre 10, elle n’y arrive pas. Tranquillement, (trop), l’OL a remporté un derby de plus et s’est surtout affirmé comme le patron de la L1…
L’autre match important du dimanche, c’était celui de l’OM. Et une fois de plus, Marseille est ressorti tout cabossé d’un match. Combien de fois on a dit que la position au classement de l’OM pouvait sembler usurpée ? On l’a pensé, on a voulu le dire, mais à chaque fois l’OM est revenu. Un court succès ici ou là et d’un coup c’est le bilan comptable qui nous revenait en pleine face. Après une rencontre d’une faiblesse affligeante devant Lorient, que peut-on ajouter ? Faibles partout, humiliés par Lorient, qui n’a eu qu’à développer les bases de son jeu, les Marseillais ont vraiment fait peine à voir. Pour l’instant, c’est le niveau global de la L1 qui leur permet d’être encore en haut du classement, mais si les équipes intrinsèquement plus fortes étaient à leur niveau, l’OM serait bien plus loin au classement. Le niveau général, parlons-en. Et oui, je me répète mais le Reims/Bordeaux de la sieste et les matches du samedi soir méritent à peine mention tant l’ennui a dominé durant le week-end.
Un week-end qui a plutôt profité au PSG. Désormais en 442, Paris a remporté une belle victoire. Et puisque une victoire c’est normal et une défaite c’est cata, pour le PSG c’est le retour à la normale. On va beaucoup gloser sur le passage du 433 au 442, mais j’ai le sentiment que l’analyse tactique n’a que peu d’intérêt. Je pensais à ça en regardant le derby de Manchester. Aujourd’hui, la tactique est plutôt une affaire de « petites » équipes. Celles qui doivent s’adapter à l’autre car elles se sentent moins fortes. Entre Man Utd et City, c’est pas la tactique qui a fait la différence, c’est la classe, l’habileté des joueurs clés. Le match fut, en effet, totalement désorganisé. L’efficacité des joueurs importants (ceux qui savent faire la différence : Rooney, RVP d’un côté, l’escroc Balotelli, Aguero, Silva de l’autre) et l’implication de tous pour maintenir l’équilibre global, voilà ce qui permet de gagner aujourd’hui. Evidemment, certains clubs développent une idée de jeu (Barça, Dortmund, par exemple) mais pour beaucoup d’équipes, c’est d’abord l’esprit qui anime l’équipe qui est déterminant. L’expression des individualités, leur talent doit ensuite être mis en avant. Peu importe donc que Pastore joue à droite, à gauche. Des bons joueurs dans toutes les lignes et l’implication de tous, voilà comment il faut comprendre ce que dit Ancelotti quand il parle de « bonne attitude ». L’état d’esprit, c’est d’ailleurs ce qui permet à l’OM d’être encore bien classé, de masquer une faiblesse d’ensemble évidente.
En 424, mais avec des attaquants qui n’abandonnent pas les milieux, le PSG s’est donc promené devant Evian. Thiago Silva est fort, Thiago Motta apporte de la justesse dans le jeu et Ibra est fort ? Oui, rien de neuf. On sait tout ça. Comme on sait aussi que pendant vingt minutes en seconde période, le PSG a joué n’importe comment, parce que le collectif s’est étiolé. Voilà ce qui est donc ressorti de ce succès « normal », l’idée encore et toujours que si ce PSG fait ce qu’il faut, il ne peut rien lui arriver…
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