L’OM assure, le PSG gâche…
Ce week-end dit "des 3 chocs" s’est achevé sur le beau match nul entre l’OL et Paris. Pour l’OL les choses sont assez claires : après la déroute en LDC, il faut gagner. Peu importe la forme, les qualités réelles du groupe, l’approche ne laisse pas de place aux doutes. Et si j’insiste autant sur l’aspect initial du match, sur l’état d’esprit avant le coup d’envoi, c’est que je me suis demandé quel était celui des Parisiens. Satisfait d’un match nul ou volonté de viser plus haut ? L’absence d’Erding aurait pu pousser Kombouaré à jouer avec un milieu de plus, mais non, c’est finalement du classique. Reste que le PSG va tout de même afficher des visages différents dans la première période. Parfois offensif, et souvent plus bas avec le contre comme arme principale. Et vu l’état de forme actuel des Lyonnais, les capacités du PSG, j’aurais, personnellement, opté pour un jeu bien plus agressif, totalement ambitieux. En phase avec l’équipe alignée.
La volonté de jouer est en tout cas évidente des deux côtés et la première période est agréable. Rien d’extraordinaire niveau occasion de but, mais une rencontre ouverte, intéressante. A la pause le sentiment perdure et pour faire dans le banal, un « tout est possible » semble d’actualité. La seconde période va confirmer l’idée du match « ouvert » mais en mieux, avec des buts. Une rencontre que le PSG doit gagner. Un Paris qui avec l’OM aurait marqué les esprits. Mais le PSG n’a pas un grand gardien. Edel a traversé une bonne passe mais il a clairement été le boulet parisien du match. Mal placé et mal inspiré sur le premier but, il est 100% coupable (et ridicule) sur l’égalisation de Gomis. Alors que le PSG menait 2/1 et jouait à 11 contre 10, c’est une faute grave. Un point à Lyon c’est bien, mais pas dans ces conditions. Paris a au final perdu 2 points. Entre temps, on a vu un PSG sagement attendre un OL vraiment limité. Un OL sans milieu, à part Kallström, avec une défense moyenne et bancale. Devant, si Gomis est maladroit, lourd, il a le mérite de peser sur une défense. C’est peu, pas assez pour une équipe comme Lyon qui en plus oblige Lisandro à jouer sur un côté. Au PSG, on va forcément être déçu. Plus le temps passait, plus ce match semblait à leur portée. Pas très heureux (comme d’ habitude) dans la concrétisation des situations, le PSG pousse tout de même ses actions avec beaucoup de joueurs. C’est intéressant, à condition d’en profiter vraiment. Paris revient sur le podium, mais doit nourrir un tas de regrets après ce match.
Je disais après la victoire à Moscou que Marseille allait revenir tout frais, tout beau et ça s’est vu très vite. L’OM a donc changé. En une semaine, la mue s’est opérée et l’équipe a retrouvé son visage de champion. Pour citer Rolland Courbis, je dirais comme lui qu’avec 3 occasions, l’OM est capable de marquer 4 buts. Face à Montpellier, ça pouvait ressembler à un choc. A voir le classement, ça donnait effectivement cette impression, mais à voir le match nettement moins. Certes, Montpellier s’est crée des occasions de buts, plusieurs même, trop au goût de ceux qui auraient envie de faire la fine bouche. Reste que même un fin gourmet aura apprécié la redoutable efficacité marseillaise. 4/0 dans l’un des chocs de la journée, ça marque forcément les esprits. Mandanda a encore été parfait et au milieu, Lucho est absolument impeccable. Voilà pour les valeurs sûres. Mais comment ne pas citer Cheyrou, Valbuena, Ayew. Devant, même Brandao redevient le joueur « exasperément utile ». Le match à Moscou était bien le virage attendu. On sait à présent ce qu’il en est sorti. L’OM est donc évidemment candidat et même favori à sa propre succession. Il n’y a plus aucune raison d’en douter. Dans cet instant de bonheur, l’OM a tout de même perdu Azpilicueta. Doucement, l’Espagnol était en train de faire taire les sceptiques. Marseille va devoir trouver un arrière droit rapidement car envisager une saison avec Kaboré en n°1 à ce poste ne serait pas raisonnable.
L’autre choc du samedi fut bien plus équilibré. Bordeaux a confirmé sa bonne tenue dans les « grands matches » ainsi que sa capacité à domicile à bien tenir le ballon, même contre une équipe spécialiste dans ce domaine. Et si Bordeaux a plutôt répondu favorablement aux attentes, Lille m’a en revanche déçu. La façon dont Garcia a abordé la rencontre, avec Debuchy, Mavuba et Cabaye au milieu, traduit selon moi une « non ambition » contre nature ! Quand on a une telle marque de fabrique, quand on grandit en ayant une telle ambition dans le jeu, on ne peut pas renoncer et se cacher quand un gros match arrive. Le LOSC doit assumer, jusqu’au bout ! Certains diront qu’en fin de match, Lille aurait pu s’imposer en contre, mais à mon sens Bordeaux était plus près de s’imposer. Un but sur coup de pied arrêté, un but de raccroc, un truc qui au final aurait mis Lille face à ses regrets. Au final, restons lucide, les deux équipes sont satisfaites. Bordeaux montre qu’il est encore dans le coup, que Tigana avance, que Bordeaux n’est pas cuit. Et pendant qu’on idéalise le LOSC, Garcia peut nous répondre qu’il a pris un point à Chaban et qu’il est sur le podium.
Ce podium semble bien loin de Rennes. « Le pire match de la saison », « équipe désintégrée »… Antonetti a fait tomber les expressions imagées et franchement, c’est impossible de lui donner tort. Rennes ne ressemble plus à rien. Cette saison devait être celle du jeu, de l’efficacité, de la sortie d’anonymat. Mais pour l’instant on ne voit rien. Oh certes j’aurais l’air malin mercredi soir si en match en retard les Bretons vont gagner à Marseille. Mais à un moment faut assumer… Ce Rennes là m’ennuie profondément.
OM, Lille, PSG, le trio de tête a de l’allure, mais c’est assurément Marseille qui a aujourd’hui le plus l’allure d’un champion…