L’OM grappille, Paris domine…
Cette J20 a permis à Marseille de remonter encore au classement. Le PSG et Montpellier sont les autres gagnants du week-end.
« Tout à gagner et rien à perdre » déclarait Garcia au coup d’envoi. Phrase banale, mais pas vraiment un propos de champion. Comme si la forme du moment inversait les chiffres et le classement. Il faut dire qu’avec une défense modifiée aux ¾, le LOSC apparaissait, un peu comme l’OL à Montpellier, sérieusement handicapé. Et pour ce choc, Deschamps revient à une compo qui n’a guère réussi à l’OM cette saison, un 433 ou 4231. On est loin du carré solide et de l’équipe qui a brillé récemment. Sur une grosse moitié de première période, l’OM a nettement dominé et le changement tactique et d’hommes ne s’est pas vu. Lille se contente de défendre, attendant de contrer. On est bien loin du LOSC venu donner la leçon au Vel’ la saison passée. Mais dans le dernier ¼ d’heure, même si Marseille continue d’afficher sa supériorité, le jeu est plus terne. On retrouve les défauts des premières journées notamment au niveau des transmissions. Isolé côté gauche, Valbuena participe moins au jeu, même si c’est lui qui est au départ de la plus grosse occasion dans la première période. Plus fort côté droit, l’OM se crée de belles opportunités, mais ne mène pas. Face à un LOSC transparent, c’est une situation d’échec. Mais à rendre le ballon aussi vite, Lille pourra-t-il tenir ?
Plus haut et plus agressif, Lille subit moins et la domination marseillaise n’est plus aussi évidente. C’est pourtant à ce moment-là que l’OM marque. Une sorte de récompense logique. Pourquoi attendre d’être mené pour jouer ? Ce genre de mystère footballistique m’étonnera toujours. Lille termine donc bien mieux et n’est pas très loin d’une égalisation. Pourtant sur un contre bien mené, Marseille va boucler le match. Même sans ce qu’on croyait être sa nouvelle base, l’OM a écarté le champion en titre. Et de surcroît sans véritables difficultés.
La première d’Ancelotti était très attendue. Elle n’a pas déçu. Jamais cette saison, au Parc, le PSG n’avait autant contrôlé un match. L’équipe est plus stable, bien plus équilibrée. Le nouveau coach a procédé à plusieurs changements. D’abord derrière où le déplacement de Bisevac à droite ressemble à un vrai coup de maître. Non seulement il défend très bien, mais en plus sa technique lui permet d’être performant en phase offensive. A gauche, Maxwell pourtant à court de forme devrait vite progresser et ainsi montrer que remplaçant au Barça, c’est loin de signifier qu’on est fini. Au milieu, bien entouré, Bodmer peut jouer à son rythme. Peut-il aller encore plus haut ? Ancelotti en a fait un pilier, un relais, mais on est tout de même encore loin de Pirlo. Sur sa gauche, Sissoko, impressionnant en phase de récupération, mais aussi pour faire basculer le jeu du bon côté, offre à Bodmer un soutien de poids pour avoir le temps d’organiser le jeu parisien. Avec une base forte, le trio de devant peut laisser libre court à son talent. Petit clin d’œil, on note que Sakho, Bodmer et Nenê, les représentants de l’ancien PSG sont parmi les hommes clefs du nouveau Paris.
Le mois de décembre avait assombri l’avenir de Montpellier. Quant au départ à la CAN de Belhanda, il devait confirmer l’impression et donner raison aux médisants, dont j’étais, pour dire que les Héraultais avaient mangé leur pain blanc cette saison. Mais à la Mosson, le pain, c‘était l’OL, et comme à l’aller, Montpellier l’a mangé tout cru. Cette fois, pas de hold-up, le meilleur a gagné. Grenier a été bon, mais c’est une nouvelle fois Lloris qu’on peut mettre en avant dans cet OL. En face, le meilleur a été Giroud et ce constat suffit à démontrer la supériorité du MHSC. Dernis et Cabella se sont chargés d’alimenter le meilleur buteur de L1. Au-delà de sa réussite actuelle, Giroud impressionne surtout par la justesse de son jeu. Tout ce qu’il fait est intelligent, dans le sens du jeu et de ce qu’il faut faire. Et si ce succès incontestable montre bien que Montpellier est décidé à s’accrocher à ce podium, on peut se demander si cet OL y sera. Les chiffres montrent déjà que pour le titre, c’est cuit. 7 défaites, c’est trop. Dans le jeu, l’OL a souvent montré beaucoup de belles choses cette année, et notamment mercredi face à Lille. Mais, comme souvent, Lyon a dû composer avec un nombre de blessés incroyablement élevé ! Ce groupe, sans cesse perturbé, empêche l’équipe d’être régulière. Complètement remaniée, elle a explosé à la Mosson. Cette J20 a confirmé une tendance : les équipes de devant gagnent. La fameuse homogénéité maintes fois louée disparaît-elle des pelouses de L1 ? Est-ce vraiment moins bien ?
Votre opinion