La mère d'une victime du Bataclan en colère contre Jawad Bendaoud: "Il nous roule dans la farine!"

Patricia Correia, dont la fille est décédée au Bataclan, dénonce le côté théâtral du procès du "logeur" de Saint-Denis.
"C'est un excellent comédien": après une nouvelle journée d'audition de Jawad Bendaoud, devant le tribunal correctionnel de Paris, les parties civiles sont plus que jamais décontenancées face à la défense survoltée et volubile de l'accusé principale, qui comparaît pour "recel de malfaiteurs terroristes".
Celui qui est accusé d'avoir fourni l'appartement où Abdelhamid Abaaoud, considéré comme l'un des cerveaux présumés des attaques et son complice, Chakib Akrouh, s'étaient repliés, à Saint-Denis, explique pèle-mêle que "Sur la tête de mon fils, je ne savais pas que c'était des terroristes" ou encore "J'aime trop la vie. J'aime trop les femmes, j'aime trop mon fils".
"On n'en a rien à faire de ces détails, on est pas là pour ça!"
Lors de l'audience, où il comparaît avec deux autres prévenus, Mohamed Soumah et Youssef Ait Boulhacen, Jawad Bendaoud a parfois fait rire, même les parties civiles, avec son style très fleuri, des détails inutiles sur la marque de son gel, mimant tout ce qu’il dit et parlant à 100 à l’heure, se défendant vraisemblablement sans penser aux victimes.
Un style théâtral qui n'est pas du goût de tous. Patricia Correia, dont la fille est décédée au Bataclan, s'avoue choquée:
"J'ai l'impression de me trouver au cœur d'une comédie théâtrale. C'est absolument aberrant. A l'entendre, il n'est pas du tout coupable, il n'est pas du tout impliqué dans cette situation. C'est un excellent comédien, voilà ce que je peux vous dire, ce que j'ai ressenti. Et je me demandai si j'étais dans la réalité. C'est hallucinant. 'Je me roule un joint, je me fais des boulettes, je sniffe des lignes' et il nous raconte même des scènes de son intimité! On n'en a rien à faire, on est pas là pour ça! Nous, on veut la vérité, on veut savoir si ce type a été impliqué indirectement. Il nous roule dans la farine".