"La moitié des enfants délinquants sont victimes des violences conjugales", affirme le juge des enfants, Edouard Durand

Les violences conjugales ont bondi de 48% durant le confinement. Et elles ont un fort impact sur les enfants.
“Il y aurait eu moins de féminicides que d'habitude" pendant les huit semaines de confinement, avait indiqué fin Marlène Schiappa. Pourtant, pendant cette période d'enfermement, il y a eu 36% de plaintes supplémentaires liées à des violences conjugales.
La secrétaire d'Etat à l'Égalité femmes-hommes a rappelé que la plateforme dédiée a reçu cinq fois plus de signalements qu'en temps normal. Alors si la question de la violence conjugale est un problème régulièrement évoqué, un autre, qui est lié, l’est moins : la violence familiale que peuvent subir les enfants.
“Ce qui se passe dans la sphère de la conjugalité, c’est-à-dire la violence, le pouvoir, l’emprise, se passe aussi dans la sphère de la parentalité et de l’éducation des enfants. 40 à 60% des enfants qui vivent les violences conjugales sont directement victimes de violences physiques exercés sur eux par leur père ou leur beau-père”, affirme le juge des enfants au tribunal de Bobigny, Edouard Durand sur RMC.
Toutes les catégories sociales touchées
Selon lui, il est essentiel d’être davantage dans une culture de la protection des enfants, d’abord pour eux, et aussi pour la société.
“Je suis juge des enfants au tribunal de Bobigny. Tous les jours, je travaille avec des enfants délinquants. Au moins la moitié de ces enfants délinquants et 70% des enfants les plus violents sont des enfants victimes des violences conjugales. Protéger les mères victimes de violences conjugales, c’est protéger la société”, assure-t-il.
Il précise que les violences conjugales touchent toutes les catégories sociales.
“L’impact psychologique des violences conjugales sur les enfants est extrême. Être confronté à des violences conjugales, c’est de l’ordre d’être confronté à une scène de guerre ou de terrorisme quelle que soit la maison dans laquelle on habite. C’est le fait de vivre dans une maison qui n’est plus un lieu de danger et de confrontation à la mort”, insiste le juge des enfants.
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