Lait infantile contaminé: les parents se sentent "trahis" et "n'ont plus confiance"

Après Leclerc, trois autres grands groupes de distributions ont annoncé mercredi avoir vendu des dizaines voire des centaines des boîtes de lait infantiles Lactalis qui auraient dû être retirées de leurs rayons après une contamination à la salmonelle. Pour les parents, la confiance est rompue.
Intermarché, Auchan, Carrefour, Système U… après Leclerc, la liste des enseignes ayant reconnu avoir écoulé des produits Lactalis interdits à la vente s'allonge. 948 produits Lactalis ont échappé à la procédure de retrait chez Leclerc qui reconnaît des "trous dans la raquette". Dans les magasins Système U, 384 boîtes de lait infantile ont été vendues alors qu'Auchan a annoncé la vente de 52 boîtes concernées par le rappel. Auchan se dit "consterné" et "présente ses excuses".
Tous les groupes concernés ont présenté leurs excuses et contacté les clients qui ont pu être identifiés. La répression des fraudes a indiqué qu'elle était en train de procéder à des contrôles partout en France. Elle fera un point plus complet demain.
"La peur est là"
Ces disfonctionnements en série dans la grande distribution jettent le doute chez les consommateurs et surtout chez les parents dont l'enfant a été contaminé à la salmonelle. C'est le cas de Perrine, maman d'un bébé de 4 mois contaminé à la salmonelle par le lait Lactalis, qu'a rencontrée RMC. En plus de l'inquiétude pour la santé de son bébé, la maman est effarée par l'ampleur du scandale. Elle n'a plus confiance. "Peu importe l'enseigne. Bien sûr que j'aurais le doute, bien sûr que la peur va subsister. On ne peut pas avoir été trahie, que ce soit par un producteur de lait ou une grande enseigne et faire confiance du jour au lendemain. Sauf que le lait infantile on ne peut pas le produire soi-même."
Elle est contrainte de soigner son fils avec d'autres produits. "Je suis obligé de donner à mon fils du lait spécifique. Et j'ai beau aller en pharmacie, je peux vous dire que la peur est là. Mais on ne peut rien faire".
"On parle quand même de la mise en danger de nourrissons"
Audrey est la maman qui a acheté le 2 janvier dernier un lot Milumel censé être retiré de la vente le 21 décembre, mais toujours vendu dans les rayons de son Leclerc Drive de Seclin dans le Nord. C'est elle qui a alerté l'enseigne et la Répression des fraudes (DGCCRF), ce qui a contraint les autres distributeurs à alerter sur les dysfonctionnements dans le rappel des produits. Elle ne pensait pas que le scandale prendrait une si grande ampleur. "Je n'aurais jamais cru qu'il y aurait une telle ampleur après ma dénonciation. C'est vraiment honteux ! Une erreur humaine - pour reprendre les termes de Michel-Edouard Leclerc - cela pourrait être excusable, mais là cette erreur a été répétée par pleins d'enseignes, par pleins de responsables… c'est incroyable. On parle quand même de la mise en danger de nourrissons. C'est tout bonnement incroyable."