Laurent Wauquiez a contre-attaqué sur deux fronts en simultané: la victimisation et la franchise... Le président des LR a donc d'abord dénoncé "un déchaînement médiatique totalement surréaliste". Il veut porter plainte contre l'émission Quotidien qui a dit-il utilisé "une méthode de voyou" pour obtenir l'enregistrement. Un refrain de "victimisation" déjà connu.
Et pour la franchise, il voulait faire passer un message principal: "J'assume tout ce que je dis", "pas question de reculer", "Mon grand crime, c'est d'avoir une parole libre". Mais si on regarde dans le détail, Laurent Wauquiez a, en réalité fait deux mea culpa, selon le politologue Pascal Perrineau:
"Il a réussi à limiter la casse en adoptant une stratégie en deux temps, d'abord offensive, du type "Je persiste et je signe". Et puis, dans un deuxième temps, on voit que sur certains dossiers, comme Sarkozy, Pécresse, il a battu en retraite"
Si Laurent Wauquiez a regretté ses propos visant Nicolas Sarkozy et a minimisé sa saillie contre Valérie Pecresse, l'objectif était surtout de se réconcilier avec ses troupes, pour qu'elles fassent bloc autour de lui. Ca n'a visiblement pas fonctionné.
"Ce que j'attends de Laurent Wauquiez, c'est qu'il soit dans un état d'esprit de rassemblement, d'apaisement, de respect"
Deux cadres du parti ont annoncé après l'interview qu'elles quittaient le navire: la députée européenne Hélène Morin-Chartier et l'ancien secrétaire d'Etat Dominique Bussereau, proche d'Alain Juppé. Les proches de Valérie Pecresse n'ont pas plus été convaincus, à l'image d'Othman Nasrou, le président du groupe LR à la région Ile-de-France:
"Ce que j'attends de Laurent Wauquiez, c'est qu'il soit dans un état d'esprit de rassemblement, d'apaisement, de respect. S'il ne l'a pas été entièrement dans sa réponse télévisuelle, peut-être le sera-t-il dans les prochains jours par écrit. Mais surtout il faut qu'il le soit dans les actes et dans les paroles, les prochaines semaines, les prochains mois".
En réalité, beaucoup de cadres du parti sont restés sur la réserve, attendant sans doute le prochain sondage, pour savoir si l'opération déminage a fonctionné auprès des militants et du grand public.
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