Grèce: "C'est un compromis forcé", dénonce un ministre grec sur RMC

Georges Katrougalos, ministre grec de la fonction publique et de la réforme de l’État, était l'invité de RMC ce lundi matin, juste avant que les négociations à Bruxelles sur l'avenir de son pays n’aboutissent à un accord.
Si un accord a été trouvé ce lundi matin à Bruxelles, permettant le maintien de la Grèce dans la zone euro, le pays va devoir s'astreindre à de nouvelles réformes encore plus contraignantes pour sauver son économie. Hausse de la TVA et de la fiscalité, baisse des pensions de retraites… Pour Georges Katrougalos, ministre grec de la fonction publique et de la réforme de l’État, le "chantage subi par la Grèce continue". "On aura un compromis mais ce sera un compromis forcé, et ce n'est bon ni pour la démocratie ni pour l'avenir social de notre continent", anticipait-il sur RMC, une heure avant que l'accord soit trouvé.
Selon le ministre, membre de Syriza, "la vraie question n'a jamais été la Grèce, mais quelle Europe voulons-nous ? Une Europe néo-libérale d'austérité pure, ou une Europe qui reste fidèle à ses valeurs sociales et démocratiques ?".
"Nous ne nous sentons pas humiliés"
Pour Georges Katrougalos, les Grecs n'en voudront pas à Alexis Tispras de signer cet accord qui prévoit ces nouvelles réformes alors que plus de 60% des électeurs grecs ont voté non aux premières mesures d'austérité voulue par les dirigeants européens, lors du referendum de dimanche dernier. "Tout le monde connaît le chantage, et le fait que le Premier ministre a fait tout son possible pour contrarier ces politiques. Les deux tiers des Grecs qui ont voté non au référendum sont derrière Tsipras". "Nous ne nous sentons pas humiliés, assure le ministre grec. Car aucun peuple qui résiste n'est humilié".
Beaucoup de voix s'élèvent ce lundi matin pour dénoncer l'intransigeance d'Angela Merkel. Mais Georges Katrougalos ne voit pas la chancelière allemande comme une ennemie de son pays. "Nous ne pouvons pas personnifier nos ennemis, l'ennemi de toute l'Europe est la politique d'austérité. C'est l'Allemagne qui impose l'austérité, mais ce n'est pas une question nationale".