Le chanteur Christophe est mort à l'âge de 74 ans

Hospitalisé, il a été emporté par une maladie pulmonaire.
Il nous laisse "Les mots bleus", "Les paradis perdus", "Petite fille du soleil"... Mais bien sûr, il criait "Aline" pour "qu'elle revienne": Christophe, dandy décalé de la chanson française, est décédé jeudi à 74 ans des suites d'une maladie pulmonaire.
"Christophe est parti jeudi. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l'ont abandonné. Aujourd'hui, les mots se lézardent ... et tous les longs discours sont bel et bien futiles", écrivent dans un communiqué transmis à l'AFP Véronique Bevilacqua, épouse du chanteur, et sa fille Lucie.
Daniel Bevilacqua, de son vrai nom, avait été hospitalisé et admis en réanimation le 26 mars dans un hôpital parisien en raison d'une "insuffisance respiratoire", selon son producteur de spectacle, Laurent Castanié. Le 10 avril, Véronique Bevilacqua indiquait à l'AFP qu'il était "hospitalisé en réanimation à Brest (...) intubé sous sédation profonde". Sa famille n'a jamais fait mention de la maladie Covid-19 dans ses communiqués: interrogée, elle a souligné qu'il était décédé "des suites d'un emphysème", une maladie pulmonaire.
De "Aline" à "Christophe etc."
Christophe était né Daniel Bevilacqua, le 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne. Fils d'un entrepreneur d'origine italienne et d'une mère couturière, l'adolescent traîne souvent à Paris et tombe amoureux d'une Amérique fantasmée, qu'il voit défiler sur les écrans de cinéma.
Un être à part, qui vivait "à l'envers", entamant sa journée quand la plupart des gens songent à se coucher. C'est donc au creux de la nuit qu'il fallait se rendre dans son antre. Un imposant immeuble art déco, boulevard du Montparnasse. A un jet de pierre du jardin du Luxembourg où il aimait jouer aux boules. En y pénétrant, on plongeait avec fascination dans l'univers du "beau bizarre", le titre d'un de ses plus célèbres albums. Dans la cuisine, à côté du frigo rouge, un portrait de Bowie. Dans le salon-studio, sous les volutes d'encens, des juke-boxes, des radios vintage, des synthétiseurs et des guitares. Mais aussi d'innombrables tableaux, certains signés de sa main, un jeu d'échecs posé sur les cordes du piano ouvert et une vierge noire en bakélite pour surveiller le tout.
"La collection, c'est mon truc, je collectionne aussi les moments de hasard, les moments qui m'ont plu. La création, c'est ça, c'est l'inconnu, c'est savoir attraper", disait-il avec son débit heurté.
Celui qui aimait la vie la nuit, le jeu et les voitures rapides a connu le succès dès 1965 avec "Aline". Et de nouveau en 1974 avec le "classique", "Les mots bleus": un tournant dans la carrière de Christophe, sur les paroles d’un tout jeune Jean-Michel Jarre, pas encore star de l’électro. Blouson de cuir et boots de rocker, Christophe n’est alors plus le "minet" de 20 ans apparu au milieu des années 60.
Après un long passage à vide, il se lance dans des disques aux sonorités plus actuelles. Pas question de ressasser les vieilles formules. Il décroche une "Victoire de la musique" pour son Olympia 2002, un triomphal retour sur scène après 28 ans d’absence.
Plus récemment ses albums "Vestige du Chaos" et "Paradis retrouvés" sont salués par la critique. Il s’éclipse sur "Christophe etc." une série de duos avec des artistes aussi différents qu’Eddy Mitchell, Philippe Katerine ou Laetitia Casta.
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