Le couac sur la TVA attise le débat de la campagne
PARIS (Reuters) - Le rejet inattendu par la commission des Finances de l'Assemblée nationale d'une des dernières mesures du quinquennat de Nicolas...
PARIS (Reuters) - Le rejet inattendu par la commission des Finances de l'Assemblée nationale d'une des dernières mesures du quinquennat de Nicolas Sarkozy, la hausse de la TVA accompagnée d'une baisse des charges patronales, attise le débat de la campagne présidentielle.
A la veille de la probable déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy, la gauche a dit mardi y voir une preuve d'un flottement dans les rangs de la majorité, tandis que l'UMP rejetait la responsabilité de ce vote sur une manoeuvre de "flibuste" de la gauche.
L'Assemblée devait adopter mardi soir ou mercredi cette mesure annoncée par Nicolas Sarkozy qui consiste à augmenter le taux supérieur de TVA de 19,6% à 21,2%, tout en baissant les charges patronales, dans le but, selon le gouvernement, de prévenir les délocalisations et stimuler l'emploi.
La gauche a fait capoter le vote en commission lundi en étant majoritaire au sein de cette instance en raison de l'absence de nombreux députés UMP.
Le candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande, juge l'épisode significatif. "S'ils étaient convaincus, ils seraient venus en masse voter à la commission et bientôt à l'Assemblée", a-t-il dit sur RMC et BFM TV.
Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat - qui devra aussi voter sur la mesure ensuite - abonde dans le même sens.
"C'est surtout très révélateur d'un climat (...) Je crois que le choix de Nicolas Sarkozy d'avoir voulu augmenter la TVA à la fin de son mandat, c'est quelque chose qui a profondément choqué, y compris dans les rangs de la droite", a-t-il dit sur France Info.
L'ancien ministre UMP Hervé Novelli y voit pour sa part une manoeuvre du PS qui, selon lui, aurait fait inscrire en dernière minute de nombreux députés à la commission pour déborder l'UMP.
"Chez nous, traditionnellement, il y a toujours un, deux ou trois absents parce que c'est ainsi. Ça c'est joué à trois ou quatre voix", a-t-il dit sur RTL.
"On ne fait pas de la flibuste quand on est parlementaire. C'est un dévoiement de l'institution. (...) Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On a fait rentrer clandestinement des passagers clandestins, voilà la réalité !", a-t-il ajouté.
Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser
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