"Le Covid-19 pourrait devenir saisonnier, comme la grippe, avec un vaccin a réadapter", estime un virologue

Alors que l’apparition de variants du coronavirus font craindre une nouvelle flambée de l’épidémie, le virologue Vincent Maréchal était l’invité de RMC mardi matin. Selon lui, on entre dans un cycle plus long et le Covid pourrait devenir une maladie saisonnière.
L’arrivée de nouveaux variants du Covid-19 inquiète de plus en plus, à tel point que le gouvernement envisage de nouvelles mesures de restrictions pour lutter contre les contaminations.
"On entre peut-être dans un cycle plus long. Plus le virus se multiplie, plus on aura des variants et plus le virus peut changer de comportement. Il va falloir imaginer une maladie qui pourrait devenir saisonnière à l’instar de ce qu’il se passe avec la grippe avec un vaccin qu’on va devoir réadapter régulièrement", a expliqué Vincent Maréchal, professeur de virologie et virologue au centre de recherche Saint-Antoine, mardi matin au micro de RMC.
"Le confinement, ce sera un aveu d’échec"
L’efficacité des vaccins contre le Covid-19 va-t-elle être remise en cause?
"On a une préoccupation sur certains virus, dont ceux dits sud-africain ou brésilien, qui semblent indiquer que les anticorps seraient moins efficaces. Mais ce sont des travaux de laboratoire avec des virus reconstitués. Il va falloir voir sur le terrain ce qu’il se passe. Après quelques mois, si le niveau d’anticorps dans le sang des personnes vaccinées diminue sous un niveau critique, malheureusement, ces variants pourraient éventuellement provoquer une infection", a commenté Vincent Maréchal.
Selon lui, il y aura ensuite deux stratégies: rebooster, soit injecter trois doses au lieu de deux comme envisage de le faire Moderna, ou changer génétiquement la composition de ce vaccin, ce qui serait possible en quelques mois.
En attendant, l’augmentation du nombre de contaminations inquiète l’exécutif qui envisage de nouvelles mesures restrictives, comme un troisième confinement. De son côté, Vincent Maréchal recommandait d’intervenir "tôt, avec des mesures plus raisonnables". "Mais plus on va attendre, plus la tension sera forte et on s’expose à des mesures difficiles. Le confinement, ce sera un aveu d’échec", a-t-il poursuivi.
"Quand un projet industriel ne porte pas toutes ses promesses, il vaut mieux arrêter"
Le virologue est également revenu sur l’annonce de l’Institut Pasteur de l’arrêt de ses recherches pour le développement de son vaccin contre le Covid.
"Les tous premiers tests montrent que la réponse immunitaire ne semble pas plus forte qu’après une infection naturelle, ce qui est insuffisant. […] Quand un projet industriel ne porte pas toutes les promesses, il vaut mieux arrêter parce que les fonds engagés sont colossaux. Considérant les retards et les coûts, c’était plus raisonnable d’arrêter", a-t-il estimé.
"Mais pour rassurer les gens, on peut dire qu’il y a d’autres projets vaccinaux à l’Institut Pasteur, comme un vaccin à usage nasal qui permettrait d’avoir une immunité au niveau des muqueuses. Il faut rester vigilant, il y a encore de l’espoir pour trouver des vaccins intéressants à Pasteur ou ailleurs en France", a-t-il conclu.
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