Le Front national change de nom et devient le Rassemblement national

Depuis ce vendredi 1er juin, le Front national a changé son nom en Rassemblement national. Pour Joël Gombin, politologue, une stratégie qui ne résoudra en rien le problème d'image du parti d'extrême droite.
Le Front national est devenu hier soir Rassemblement national sans pour autant abandonner la flamme de son logo. "Hommage au Front national, vive le Rassemblement national", a déclaré Marine Le Pen, présidente du nouveau RN, à l'issue d'un Conseil national.
Les militants, dont près de la moitié ne voulaient pas changer d'appellation, ont voté à 80,81% en faveur de ce nom. Seuls 53% des 45.000 adhérents à jour de cotisation ont participé au vote par courrier.
La nouvelle appellation, proposée par Marine Le Pen au congrès de mars, est censée marquer le point d'orgue de la refondation d'un parti débarrassé de son passé raciste et antisémite et désireux de trouver des alliés pour gagner.
"Les raisons des échecs stratégiques rencontrés par le Front National entre 2015 et 2017, sont assez profondes"
Joël Gombin est politologue et auteur de: "Le Front National". Pour lui, changer une marque est rarement une réponse lorsque la difficulté réside dans le produit lui-même.
"Les raisons des échecs stratégiques rencontrés par le Front National entre 2015 et 2017, sont assez profondes. Elles sont liées au positionnement stratégique qui a été celui du Front National. Or, l’élection présidentielle de 2017, a clairement montré l’incapacité du Front National à atteindre cet objectif. Donc, dans ces conditions, on peut douter qu’un simple changement de nom soit de nature à permettre les succès stratégiques que les dirigeants du Front National souhaitent atteindre".
Jean-Marie Le Pen, qui a présidé ce parti près de 40 ans, a quant à lui, dénoncé une "trahison", sur son compte Twitter.
1er Juin, jour de deuil pour les frontistes. Le #FN âgé de 46 ans a disparu, sabordé par les siens.
— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 1 juin 2018
Je pense avec tristesse, mais avec affection, à tous ceux et celles qui, adhérents ou militants, avaient placé en lui leurs espoirs et consenti pour lui beaucoup de sacrifices.