Le Pacs en mairie: "On nous demande de faire plus avec moins d'argent et moins de personnel"

Ce sont les mairies qui géreront les Pacs (Pacte civil de solidarité) à partir du 1er novembre. Mais ce transfert de compétences représente une charge de travail supplémentaire pour les mairies qui voient en même temps leurs dotations diminuer.
À partir du 1er novembre, plus besoin d'aller au tribunal d'instance pour se pacser. La démarche s'effectuera désormais en mairie. Pour les futurs pacsés, c'est une bonne nouvelle. Justine sera la première à se pacser ce vendredi à la mairie de Béthune.
Même si le couple n'aura pas le droit au salon d'honneur réservé aux mariages, pour elle, l'hôtel de ville reste un cadre plus convivial que le tribunal: "C'est l'endroit où on se marie et donc ça donne au pacs un côté un peu plus solennel, romantique. Et en plus au tribunal, l'ambiance n'est pas la même, elle est un peu plus lourde, on est à côté de repris de justice ou de personnes qui sont dans des situations plutôt désagréables. C'est plus humain et plus chaleureux la mairie en fait".
"C'est du travail en plus"
Mais ce transfert de compétence provoque la grogne de la municipalité qui craint que leur service d'état civil se retrouve débordé. "C'est une mission en plus, c'est du travail en plus. On va devoir former nos 12 agents d'état civil à savoir tout faire. Il faut vérifier les dossiers, vérifier les attestations des gens. C'est un contrat de droit privé et pour l'agent d'état civil qui a délégation pour ce type d'acte, c'est engageant", explique Pierre-Emmanuel Gibson, premier adjoint au maire de Béthune.
De nouvelles responsabilités, mais pas de soutien financier: "Il y a un effet pervers qui est la baisse des moyens de l'Etat. A Béthune, c'est 3 millions d'euros par an en moins de dotations, ce sont 72 contrats aidés qui vont s'arrêter entre septembre et décembre prochain. On nous demande de faire sans cesse plus avec moins d'argent et moins de personnel, ça commence à bien faire"
Le premier adjoint de la ville craint un engorgement au service état civil et un allongement des délais d'attente.
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