"Le soir, quand on fait le constat de l'année...": la dépression gagne les Français
Le ministre de la Santé a reconnu jeudi que l'impact psychologique de la pandémie est fort.
Les autorités sanitaires s'inquiètent d'un autre mal, plus insidieux encore celui-ci: la dégradation de la santé mentale des Français. "Mal être, ras-le-bol, stress: l’impact psychologique du confinement est réel" a lancé Olivier Véran.
Après le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, en début de semaine, au tour d'Olivier Véran jeudi de s'inquiéter des conséquences psychologiques de la crise sanitaire.
20.000 appels chaque jour à un numéro vert
Près de 20.000 appels sont passés chaque jour au numéro vert d'aide psychologique. Un chiffre en constante augmentation depuis fin août. "Tout le monde n'en souffre pas, mais chacun peut être concerné", explique Olivier Véran, pour qui les causes de ce mal-être ambiant sont multiples. Confrontation avec la mort, grande part d'inconnue sanitaire et économique ou encore culpabilité d'avoir pu contaminer un proche...
Pour endiguer ce phénomène, le ministre de la Santé a annoncé le recrutement de 160 psychologues supplémentaires dans les centres médico-psychologiques.
Une déprime qui touche Alexandra, une jeune fille de 25 ans qui vit et travaille en banlieue parisienne. Extravagante, qui aime danser et boire des verres, elle est décrite par ses amis comme quelqu’un de plutôt enjouée. Mais depuis novembre et le début du re-confinement, elle accuse une vraie baisse de moral.
"C'est pas rare que je fasse à des moments des petites crises d'angoisse, des crises de larmes inattendues. Le soir quand on fait le constat de l'année, de la journée ou de la semaine c'est un peu affligeant."
Le manque de sa famille, des difficultés pour trouver le sommeil ou le sentiment de tourner en rond. "On a l'impression d'être coupé du monde, de ne plus tellement vivre, d'être en pause quoi", souffle-t-elle.
"Ce n'est pas évident de ne pas voir le bout du tunnel"
Mais l’impossibilité de se projeter est, sans doute, ce qui lui pèse le plus.
"On se dit qu'il y aura d'autres confinements. Ce n'est pas évident de ne pas voir le bout du tunnel."
Au centre d’appel de la Croix Rouge, pour Marie Alméras, responsable, les profils au bout du fil sont les mêmes que lors du premier confinement
"On a a la fois un nombre important de personnes âgées, également des parents de familles monoparentales, des aidants, et de plus en plus de jeunes, des étudiants surtout."
Un psychologue de la Croix rouge l’assure, les appels aujourd’hui sont moins nombreux, mais les cas sont plus graves que lors du premier confinement
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