Législative dans le Doubs: "Notre problème, c'est le chômage, pas les attentats"

Les législatives partielles dans le Doubs ce dimanche, sont les premières depuis les attentats de Paris. Elles ont lieu alors qu'un sondage publié jeudi place Marine Le Pen en tête du 1er tour de la présidentielle de 2017. Dans ce département où le chômage frôle les 10%, il est difficile de mobiliser les électeurs. Reportage.
Tous les regards de la classe politique sont tournés vers le Doubs, où a lieu ce dimanche une législative partielle dans la 4e circonscription dont les résultats seront un bon indicateur de ce que la gauche doit attendre des départementales du printemps. Mais ce scrutin, pour combler le siège de député laissé vide par l'ancien ministre de l'Économie Pierre Moscovici, est aussi le premier depuis les attentats de Paris, début janvier, et l'unité nationale qui a suivie. La publication jeudi d'un sondage plaçant Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle de 2017 va-t-elle également avoir un effet d'entraînement ?
Preuve en tout cas de l'importance de ce scrutin, depuis deux semaines, Manuel Valls, Marine Le Pen ou encore Laurent Wauquiez se sont déplacés tour à tour dans cette circonscription pour tenter de mobiliser les électeurs de leur camp.
"Les partis n'ont pas de solutions à proposer aux gens"
Mais il est difficile de les mobiliser, comme a pu le constater le candidat UMP Charles Demouge. Lors de sa dernière réunion publique en présence de RMC à Blagnon, un village de la circonscription, personne n'est venu ! C'est donc dans les rues enneigées de la ville que le candidat a rencontré des habitants, comme David. Lui explique qu'il va voter "par devoir citoyen", mais déclare que "d'un parti à un autre, on voit vraiment qu'ils n'ont pas de solutions à proposer aux gens".
Dans ce département où le taux de chômage frôle les 10%, la réalité du quotidien a vite repris le dessus après l'unité nationale qui a suivi les attentats de Paris. "Je rencontre des jeunes qui me disent 'les attentats ce n'est pas notre problème, nous on touche le RSA et on aimerait bien un petit boulot en échange'", rapporte Charles Demouge.
"Fini le temps du recueillement"
"Fini le temps du recueillement. C'est ce que me disent les gens", assure Sophie Montel, eurodéputée et candidate Front National. "Les gens ne croient plus aux propositions et aux promesses de l'UMPS, pour eux c'est du vent puisqu'ils n'arrivent pas à rétablir la situation économique et sociale. On me dit 'on a vu monter le communautarisme et les revendications qui vont avec'", poursuit la candidate qui espère en profiter. L'autre grand vainqueur de cette élection pourrait être l'abstention. A la dernière législative partielle, dans l'Aube en décembre dernier, elle avait atteint 75%.
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