Les abattoirs, propices à la contamination du Covid-19? "Le produit n’est pas du tout vecteur", rassure un représentant du secteur

Des cas de Covid-19 ont été détectés après une première série de dépistages menée par l'ARS Vendée ce samedi, auprès de 261 salariés de l'entreprise Arrivé, qui commercialise notamment les poulets Maître Coq. D'autres foyers de contamination ont vu le jours dans des abattoirs allemands et américains.
Quatre salariés d’une entreprise d'abattage et de découpe de volailles en Vendée touchés par le Covid-19. 400 nouveaux tests nasaux ont eu lieu ce lundi à l’entrée l’usine. Le bilan pourrait donc s'aggraver dans les prochaines heures.
L'entreprise est pourtant très équipée depuis le début de l'épidémie avec des masques et du gel hydroalcoolique ainsi que des séparations dans les espaces de travail. De nouvelles mesures sanitaires renforcées pourraient donc être prises dans les prochains jours. Des brigades sanitaires sont aussi mobilisées pour repérer les chaines de transmission.
"Ceux qui l’ont au moins ils seront confinés donc c’est rassurant"
Dans la commune d'Essarts-en-Bocage où l’entreprise est située, les salariés sont partagés: il y a l'inquiétude d'avoir peut-être attrapé le virus, mais aussi l'assurance d'être dépistés.
Après sa journée de travail, juste avant de sortir de l'usine, Maryse a dû, comme tous les autres salariés, passer par la case dépistage: "Ca fait bizarre parce qu’on ne s’y attendait pas. Mais au moins, on sait si on l’a ou pas. Ceux qui l’ont au moins ils seront confinés donc c’est rassurant".
Gel hydroalcoolique, masques, séparation des espaces de travail… dans cette entreprise, les mesures sanitaires sont respectées.
Pourtant, Catherine Giraud, déléguée CFDT a identifié il y a quelques semaines des cas suspects: "On avait des collègues qui partaient en arrêt, qui nous décrivaient leurs symptômes et on se disait que c’était sûrement ça sauf que les tests n’étaient pas encore disponibles. De savoir que l’ARS est maintenant sur place, qu’ils vont venir nous aider à évaluer si on a mis les bonnes protections en place, notamment pour les vestiaires".
"Les mesures de protection qu’on peut prendre sont des mesures de distanciation et pas des mesures avec le produit"
L’Allemagne mais aussi les Etats-Unis ont vu eux aussi naître des foyers de contamination au sein de certains de leurs abattoirs.
Alors, une question se pose: ces établissements sont-ils propices à la transmission du Covid-19? Matthieu Pecqueur, directeur général de Culture Viande qui représente 45.000 salariés et 70% de l'abattage bovin, porcin et ovin en France l’affirme, pas de risque avec la viande.
"On sait que la transmission se fait entre les Hommes. C’est pour ça d’ailleurs que toutes les mesures de protection qu’on peut prendre sont des mesures de distanciation et pas des mesures avec le produit. Le produit n’est pas du tout vecteur de la maladie".
Et de poursuivre: "Contrairement à l’Allemagne ou aux Etats-Unis, toutes nos entreprises ont continué à fonctionner parce qu’on a pris des mesures de distanciation, on a réaménagé les postes de travail, on a mis en place des arrivées, des départs et des temps de pause décalés pour que les salariés ne se croisent pas dans les vestiaires. En ce qui concerne les mesures d’hygiène comme le port du masque ou le lavage des mains, c’est notre quotidien".
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