Les "gilets jaunes" de la Réunion en colère: "On ne peut pas acheter des yaourts ou des fruits, c'est trop cher"

Emmanuel Macron reçoit vendredi une délégation d'élus des Outre-mer. Au programme: un discours et un débat d'une heure et demi. Comme pour les élus de métropole, le chef de l'État veut entendre les doléances de ceux d'Outre-Mer.
A défaut de se rendre dans leurs territoires, le président de la République, Emmanuel Macron, à invité des élus Outre-mer à échanger à l'Elysée. Deux mois après le début de mobilisation des "gilets jaunes" sur l'île, les attentes et revendications restent nombreuses.
"Il n'y a eu que des effets d'annonces"
Laurence est "gilet jaune" à Saint Denis depuis le début. Elle est encore mobilisée mais toujours dans l'attente des mesures promises par Annick Girardin, la ministre des Outre-Mer: "On a cru qu'il y allait avoir du changement, mais rien rien. Il n'y a eu que des effets d'annonces". La ministre s'était notamment engagée à porter à 900 euros par mois dès le 1er janvier le minimum vieillesse et l'augmentation de l'allocation adulte handicapé.
Chômage, retraites, insalubrité des logements, pour Laurence, il est temps d'agir, notamment en ce qui concerne le pouvoir d'achat. Surtout qu'à la Réunion, la vie est bien plus chère qu'en métropole: "La situation est vraiment dramatique à la Réunion. On ne peut pas acheter des yaourts, pas de fruits, parce que c'est trop cher".
"On connait les problèmes, où il faut agir"
Sur l'île, peu de maires ont mis en place les fameux cahiers de doléances et le grand débat national peine à mobiliser. Olivier Hoarau, maire de la commune du Port, 36 000 habitants, veut interpeller le chef d'Etat, Emmanuel Macron, sur les revendications des Réunionais: "On a des spécificités. On a une insularité. On connait les problèmes, où il faut agir. On sait ce qui va pas. J'attend que le président de la République, Emmanuel Macron, dise 'je viendrais à la Réunion entendre les propositions de la population et non pas des propositions prises depuis Paris'".
A l'Elysée, ils ne seront qu'une douzaine sur les 24 maires de la Réunion à honorer l'invitation. Mais l'ensemble des élus ultramarins sont partagés: certains jugent l'exercice vain, après les récentes Assises des Outre-mer, d'autres se disent prêts à "marteler les besoins" de leurs territoires.