Levothyrox: le soulagement des pharmaciens qui faisaient face "à des clients agressifs"

Retour de l'ancienne formule dans les 15 jours, arrivée d'alternatives dans un mois… Les annonces de la ministre de la Santé concernant le Levothyrox ont été accueillies avec soulagement par les patients, mais aussi par les pharmaciens.
La nouvelle a été accueillie comme un "immense soulagement". En annonçant vendredi que l'ancienne formule du Levothyrox serait "accessible" dans quinze jours et que des "alternatives" à ce médicament soignant la thyroïde seraient disponibles "dans un mois", la ministre de la Santé Agnès Buzyn a permis de calmer la colère des patients victimes d'effets secondaires indésirables. Mais pour beaucoup, "le mal est fait". C'est ce qu'explique à RMC Madeleine, qui a continué à prendre le nouveau médicament malgré les forts effets indésirables qu'elle ressentait. "La confiance est rompue. Moi, j'en veux au ministère de la Santé et au gouvernement. Là, il faut voir s'ils disent la vérité en promettant le retour de l'ancienne formule. J'espère que l'on ne va pas encore nous rouler dans la farine encore. Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles".
Si les patients sont soulagés, les pharmaciens aussi respirent. Le retour à l’ancienne formule est une bonne nouvelle pour Jean-Joseph Ayraud, pharmacien dans le quartier Compans-Cafarelli, à Toulouse. "On est soulagés de voir que tout va rentrer dans l'ordre, confie-t-il sur RMC. Les clients étaient très inquiets. Ils étaient agressifs, oui. Parce qu'ils se posaient beaucoup de questions avec ces effets secondaires et qu'ils n'avaient aucune réponse". "On leur disait surtout qu'il ne fallait pas arrêter le Levothyrox", poursuit le pharmacien.
"Les clients étaient très inquiets"
Le problème Levothyrox est toutefois loin d'être résolu. La justice s'est saisie vendredi du dossier Levothyrox et va enquêter après les plaintes de malades de la thyroïde victimes d'effets secondaires de la nouvelle formule de ce médicament, utilisé par trois millions de patients en France. Selon le ministère de la Santé, plus de 9.000 personnes ont signalé des effets indésirables - crampes, maux de tête, vertiges, perte de cheveux- attribués à la nouvelle formule du médicament commercialisée depuis fin mars.
Le problème, c'est que le laboratoire Merck, qui fabrique et commercialise le médicament, ne dispose que d'un faible stock de l'ancienne formule de Levothyrox. Et la ministre elle-même a aussi souligné qu'elle "devrait normalement disparaître puisque le laboratoire ne devrait plus le produire dans les années qui viennent". C'est pourquoi, "par précaution", Madeleine envisage d’aller acheter l’ancien médicament en Espagne ou en Andorre pour se constituer son stock personnel.