Licenciés il y a un an, les 136 ex-salariés de Luxfer réclament la relocalisation de leur usine
Licenciés il y a un an, les 136 ex-salariés de Luxfer à Gerzat dans le Puy-de-Dôme se mobilisent ce jeudi. Leur usine, qui produisait des bouteilles d'oxygène pour le secteur médical et les pompiers, a vu son activité relocalisée en Roumanie.
Derrière les grilles scellées de l'usine Luxfer, Axel Peronczyk, ancien délégué CGT, a du mal à cacher sa frustration. "Cela fait mal au cœur de voir une friche industrielle alors qu'on a des machines qui sont prêtes à démarrer". Il y a un an le groupe basé en Angleterre fermait l'usine de Gerzat (Puy-de-Dôme), qui produisait des bouteilles d'oxygène pour le secteur médical et les pompiers, pourtant bénéficiaire. Une aberration pour ce syndicaliste qui appelle à la mobilisation ce jeudi.
"On voit bien qu'il y a eu deux crises ces deux dernières années. Il y a eu d'un côté les incendies et de l'autre côté la crise du covid-19 et nous on est équipementier pour les deux, on est les derniers du territoire et on a un groupe qui fait exprès de maintenir à l'arrêt cette usine pour forcer l’Europe à payer plus cher ces produits", dénonce-t-il au micro de RMC.
"L'Etat a les moyens juridiques pour faire céder le groupe"
Le ministère de l'Economie et le groupe Luxfer ont entamé des négociations pour la vente du site il y a maintenant deux mois. Frédéric Vigier, ancien délégué CFDT, appelle l'Etat à prendre ses responsabilités: "Depuis le covid, il y a quand même des lois qui ont été votées pour réquisitionner donc l'Etat a tout à fait les possibilités d'utiliser les moyens juridiques pour faire céder le groupe", estime-t-il, alors que l'activité de l'usine a été relocalisée en Roumanie.
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, soutient les ex-salariés depuis la première heure et plaide pour l'intérêt national: "Il arrivera un moment où notre dépendance fera qu'on ne pourra pas se fournir en bouteille parce que les bouteilles ont une durée de vie qu'il faut les changer, donc il faut travailler pour l'avenir et travailler pour l'avenir c'est avoir la maîtrise de cet outil de production", explique l'élu à RMC. La manifestation de ce jeudi qui se veut nationale espère rassembler un millier de personnes.
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